Hasard du calendrier, c'est à quelques semaines d'intervalle seulement que nous découvrons "Winter", le cinquième très attendu opus de Fen et – enfin - "Call Of Ashes II / Stone And Sea", split partagé avec les Russes de Sleepwalker, annoncé depuis des mois et dont nous désespérions de ne pouvoir un jour en goûter la saveur. Edité par Kzenza Records et prévu à l'origine en mars en dernier, sa sortie a finalement été repoussée à l'automne 2016, pour n'atteindre en définitive nos oreilles qu'en ce début d'année, soit avec quasiment un an de retard et (trop) longtemps donc après qu'il ait été gravé. Mais cette arlésienne est désormais là, prête à être dépucelée.
C'est avec une excitation non feinte que nous entamons la défloration d'une offrande dont l'origine nous échappe, les deux protagonistes n'évoluant pas dans le même registre, Post (rock) black metal pour les Britanniques, Drone (Dark) Ambient pour les Russes dont la renommée pour le moins limitée rend cette association plus étrange encore. Le fait que ce soit leur contribution, entièrement instrumentale, qui lance ce menu long d'une trentaine de minutes, n'en facilite d'ailleurs pas la pénétration. Certes hermétiques et opaques, les trois pistes tricotées par Sleepwalker n'égrènent pas moins une sourde mélancolie, plaintes puissamment émotionnelles dont le tapis électronique est rongé par des guitares grouillantes ('Call Of Ashes II') ou belles comme un chat qui dort, témoin ce 'Oblivion' déchirant. Pulsatif, 'Somnanbulistic Trance' erre, quant à lui, quelque part aux confins d'un post rock minimaliste, passerelle dressée vers la partition sombrement atmosphérique des Anglais. En un quart d'heure qui donne envie d'en écouter davantage, le groupe parvient ainsi à laisser d'épais sédiments dans la mémoire que balaient cependant les compositions enregistrées par Fen, sous la houlette du maître Greg Chandler. Quand bien même ces dernières ne sauraient être considérées comme ce que leurs auteurs ont enfanté de plus inspiré, contrairement à celles qui leur succéderont, rassemblées au sein d'un « Winter » qui fera date (mais c'est une autre histoire), elles affichent les traits si personnels de cet art noir riche de nuances, à la fois aérien et terreux, ancré cette fois-ci dans la roche de ces falaises battues par les vents et la pluie, puisant son inspiration dans les esprits d'un monde maritime déchaîné. Si 'Stone & Sea ' est un instrumental trop court pour que le groupe puisse dérouler ses rouleaux tentaculaires, 'The Last Gravestone' et plus encore 'Tides Of Glass', à la trame meurtrie, vibrent de cette énergie rageuse, de cette noirceur abrupte, gonflée par cette démesure tempétueuse. Sans être indispensable, ce split permet de découvrir un groupe aussi méconnu que prometteur (Sleepwalker) et d'épancher notre soif de Fen... 3/5 (2017) | Facebook
C'est avec une excitation non feinte que nous entamons la défloration d'une offrande dont l'origine nous échappe, les deux protagonistes n'évoluant pas dans le même registre, Post (rock) black metal pour les Britanniques, Drone (Dark) Ambient pour les Russes dont la renommée pour le moins limitée rend cette association plus étrange encore. Le fait que ce soit leur contribution, entièrement instrumentale, qui lance ce menu long d'une trentaine de minutes, n'en facilite d'ailleurs pas la pénétration. Certes hermétiques et opaques, les trois pistes tricotées par Sleepwalker n'égrènent pas moins une sourde mélancolie, plaintes puissamment émotionnelles dont le tapis électronique est rongé par des guitares grouillantes ('Call Of Ashes II') ou belles comme un chat qui dort, témoin ce 'Oblivion' déchirant. Pulsatif, 'Somnanbulistic Trance' erre, quant à lui, quelque part aux confins d'un post rock minimaliste, passerelle dressée vers la partition sombrement atmosphérique des Anglais. En un quart d'heure qui donne envie d'en écouter davantage, le groupe parvient ainsi à laisser d'épais sédiments dans la mémoire que balaient cependant les compositions enregistrées par Fen, sous la houlette du maître Greg Chandler. Quand bien même ces dernières ne sauraient être considérées comme ce que leurs auteurs ont enfanté de plus inspiré, contrairement à celles qui leur succéderont, rassemblées au sein d'un « Winter » qui fera date (mais c'est une autre histoire), elles affichent les traits si personnels de cet art noir riche de nuances, à la fois aérien et terreux, ancré cette fois-ci dans la roche de ces falaises battues par les vents et la pluie, puisant son inspiration dans les esprits d'un monde maritime déchaîné. Si 'Stone & Sea ' est un instrumental trop court pour que le groupe puisse dérouler ses rouleaux tentaculaires, 'The Last Gravestone' et plus encore 'Tides Of Glass', à la trame meurtrie, vibrent de cette énergie rageuse, de cette noirceur abrupte, gonflée par cette démesure tempétueuse. Sans être indispensable, ce split permet de découvrir un groupe aussi méconnu que prometteur (Sleepwalker) et d'épancher notre soif de Fen... 3/5 (2017) | Facebook
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