Prévu initialement le 11 juin mais reporté à cause de l'Euro de foot, le concert réunissant Belenos, Nydvind, Les Chants de Nihil et Griffon, s'est enfin tenu trois mois plus tard, dans les entrailles du O'Sullivans By The Mill, salle jouxtant le Moulin Rouge.
Le cadre est parfait pour héberger cette affiche prometteuse placée sous le signe du black pagan, fruit de l'alliance entre Ondes Noires et Battle's Beer. Le public a répondu présent et a tout l'espace nécessaire pour communier avec les groupes. Il n'aura manqué qu'une seconde personne derrière le zinc d'un bar forcément assiégé, pour rendre parfait l'accueil.
Le cadre est parfait pour héberger cette affiche prometteuse placée sous le signe du black pagan, fruit de l'alliance entre Ondes Noires et Battle's Beer. Le public a répondu présent et a tout l'espace nécessaire pour communier avec les groupes. Il n'aura manqué qu'une seconde personne derrière le zinc d'un bar forcément assiégé, pour rendre parfait l'accueil.
Parfaitement en place, Griffon ouvre les hostilités. Loin d'un inodore chauffeur de salle, le combo fait preuve d'une belle maîtrise, laquelle ne surprend pas, eu égard aux musiciens chevronnés en présence, tous issus de formations expérimentées, de Moonreich à Neptrecus,en passant par Mortis Mutilati. Souffrant d'aucune approximation, c'est un black metal à la fois mélodique et féroce qui se déverse, porté par la présence malsaine d'un Aharon très en verve et par un Sinaï dont le jeu de guitare se révèle d'une grande précision. Le premier et unique album (sans compter le EP Wig Ha Wag), Har HaKamel est bien entendu à l'honneur dont sont extraits L'arbre blanc, La cité est perdue et surtout Tout est accompli qui clôt le set en beauté lors de dernières mesures ouvrant les vannes d'une puissance ténébreuse et pulsative.
De prime abord un peu déplacé au sein de cette affiche, encore que certains des thèmes qu'il aborde ainsi que les connexions humaines qui le lient à Belenos, justifient sa présence, Les Chants De Nihil n'en est pas moins très attendu. N'ayant encore jamais eu la chance de voir le groupe dans des conditions live, nous ne demandions comment son art noir singulier pouvait prendre vie (ou plutôt mort) dans un tel contexte scénique. La réponse ne se fera pas attendre, elle sera sanglante et brutale, délivrée encore une fois par des musiciens appliqués bien que discrets, hormis l'incontestable maître de cérémonie, le chanteur et guitariste Jerry, lequel peut déverser avec une largesse trouble sa bile chargée d'une poésie patriotique. S'ils piochent surtout dans son dernier opus en date, l'excellent Armor, tous les albums ont droit de cité, de La liberté guidant le fer (Dame silence) à Propagande érogène (l'énorme Dissidence décadente). Même la démo Les six leçons n'est pas oubliée, grâce au titre Rouge comme tes lèvres.
Alors qu'il n'a (toujours) à son actif que deux albums, dont le second remonte déjà à six ans (!), Nydvind est accueilli comme une tête d'affiche. Comme toujours le groupe est en forme, visiblement heureux d'être là. Le public le lui rend bien. Richard Loudin (aka Hingard) est déchaîné, conduisant le concert avec une efficacité redoutable, parfaitement soutenu par la paire composée de Nesh et Kraban que lie une évidente complicité. En puisant tour à tour dans Eternal Winter Domain et Sworn To The Elders, le quatuor fait souffler le vent du Grand Nord, ce qui, loin de geler sur place l'audience, déclenche au contraire les premiers pogos de la soirée. Et on a beau les connaître par coeur, on ne se lasse pas de ces hymnes granitiques dont les plus puissants ont été retenus. C'est peut-être un des meilleurs concerts offerts par Nydvind. Tout simplement.
Puis vient déjà le tour de Belenos qui n'a aucun mal à cueillir un auditoire tout acquis à sa cause nordique et celtique. Si les premières mesures sont entachées par un son qui laisse à désirer, le groupe rétablit bien vite la situation pour livrer une performance qui mêle brutalité minérale et envoûtement épique. Plus réservé que Richard Loudin, Loic Cellier est concentré mais son incontestable charisme de chef impose le respect. Et c'est toujours un plaisir de voir ce vétéran de la scène pagan, lui aussi secondé par des musiciens totalement rodés. Les titres défilent (trop) rapidement, de "Aspedenn / Hollved Hirisus" (de Yen Sonn Gardis) à "L'antre noir" (Spicilège). Le groupe pioche dans toute sa discographie, n'oubliant pas le petit dernier, qui aura su se faire désirer ("D'an Usved", "Armorika"). Mais les moments les plus forts sont sans doute incarnés par "Fureur celtique" et "Terre de brume". Fidèle à sa légende, Belenos a vaincu.
Un grand merci à l'orga et aux quatre groupes qui ont assuré une soirée sans fausses notes !
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