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KröniK | Alphaxone - Echoes From Outer Silence (2016)


Commençons par des présentations. Celle de Cryo Chamber tout d'abord, label canadien entièrement dévoué à la musique ambient, qu'elle soit dark, drone ou cinématique. Son catalogue, qui abrite aussi bien Cities Last Broadcast, Apocryphos, Dronny Darko et beaucoup d'autres, s'enrichit régulièrement à une vitesse vertigineuse.
Celle d'Alphaxone ensuite, projet dont l'origine géographique - il est iranien - ne peut que surprendre sinon attiser les curiosités. Mais ces sonorités froides et désincarnées sont universelles, expliquant pourquoi le genre a essaimé à travers toute la planète, même en terre d'Islam. Particulièrement prolifique, Mehdi Saleh bâtit peu à peu une oeuvre aussi colossale que passionnante, laquelle épouse différentes formes sous les noms de Inner Place, Monolith Cycle, Spuntic et donc - et surtout - Alphaxone, le principal port d'attache de cette âme solitaire. Quatrième collaboration avec Cryo Chamber, "Echoes From Outer Silence" est malicieusement présenté par son créateur comme l'album idéal à écouter joyeusement en sirotant une boisson fraîche au pied de Ground Zero. On ne pourrait rêver définition plus juste tant cette offrande, toute en contrastes, joue tout du long sur les ambivalences d'une masse sonore à la fois éthérée, voire fantomatique et sombrement immersive. Chaudement organique, sa trame s'étire en nappes brumeuses que peuplent les images brouillées d'un monde inconnu. Relaxant et isolationniste, l'opus capte la beauté aussi silencieuse que mystérieuse de contrées orbitales inaccessibles. Il a quelque chose d'un derelict spectral qui dérive dans l'immensité galactique. Entre ambient apaisante et fields recordings solaire, "Echoes From Outer Silence" se doit d'être abordé comme un voyage contemplatif, une exploration intim(ist)e qui évoquera selon le vécu et le ressenti de chacun, des impressions bien différente, rendant sa perception finalement des plus subjectives. Chaque piste est comme le fragment d'une réalité altérée, jalon successif d'une lente et sourde élévation dont il serait vain de chercher à en décrire chaque parcelle, chaque instant qui résonnent comme un écho venu du fond des temps. De  fait, l'oeuvre ne peut qu'être déflorée dans sa globale intimité, dans la solitude d'une obscurité qui peu à peu envahit tout l'espace. En fermant les yeux, c'est alors tout un monde qui se dessine, crépusculaire mais néanmoins beau comme un chat qui dort... 4/5 (2017) | Facebook







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