L'étiquette (post) Hardcore suisse que l'on est tentée de coller sur Unhold est révélatrice sans pourtant l'être véritablement. Explication. L'origine géographique de son art l'arrime donc de facto, dans notre inconscient, à quelque chose de tendu, lourd et douloureux, sans doute non dénué d'une forme de beauté sèche et certainement d'une grande qualité, autant d'attributs souvent de mise chez les groupes venant de ce petit pays coincé au cœur de l'Europe.
De fait, Unhold est un peu tout cela à la fois. Mais il est surtout plus que cela justement, témoin ce nouveau pavé, le premier depuis six ans, long tunnel de silence qui peut expliquer pourquoi le collectif reste plus confidentiel que certains de ses compatriotes alors qu'il est là, actif depuis plus de vingt ans. Du haut de sa soixantaine de minutes aussi belles que torturées, faites de longues pulsations dont la durée n'en étouffe pourtant pas la tension qui gronde en elles, c'est peu dire que "Towering" se mérite, Golgotha pétrifié dont l'ascension sinueuse réserve bien des (bonnes) surprises, brouillant les pistes et les cartes pour mieux nous égarer. Face à un tel bloc faussement disparate mais d'une difficulté d'accès certaine, il serait alors tentant de vouloir abandonner et de laisser le groupe à ses expérimentations. Ce serait une erreur. En effet, étonnamment, plus l'écoute progresse, plus nous voilà pris au piège de cet album dont on ne se lasse pas de forer l'intimité pour goûter ses obscures sécrétions. Plus le disque avance, plus il se pare d'apparats déroutants, égrenant son spleen entre respirations posées ('Death Dying', 'Voice Within') et saillies plus rugueuses et cependant évolutives ('Hydra', 'I Belong'). La grande force de Unhold réside dans sa capacité à constamment parasiter les invariants propres au Hardcore (tempos lourds et crasseux, voix rageuses...) pour mieux les passer à la moulinette. Notes de piano, mélopées féminines, lignes de chant clair, arrangements atmosphériques participent ainsi d'une expression sonore aussi bouillonnante que sourde, puissance tranquille qui pulse sous la surface de compositions riches de nuances car écartelées entre ombre et lumière, entre fluidité et tension ramassée bien que toujours peintes aux couleurs sombres d'un monde en perdition. Se dévoilant peu à peu par petites touches pointillistes, "Towering" est un opus dont la richesse incroyable possède la capacité rare de vous hanter longtemps après son écoute achevée... 3.5/5 (2015) | Facebook
De fait, Unhold est un peu tout cela à la fois. Mais il est surtout plus que cela justement, témoin ce nouveau pavé, le premier depuis six ans, long tunnel de silence qui peut expliquer pourquoi le collectif reste plus confidentiel que certains de ses compatriotes alors qu'il est là, actif depuis plus de vingt ans. Du haut de sa soixantaine de minutes aussi belles que torturées, faites de longues pulsations dont la durée n'en étouffe pourtant pas la tension qui gronde en elles, c'est peu dire que "Towering" se mérite, Golgotha pétrifié dont l'ascension sinueuse réserve bien des (bonnes) surprises, brouillant les pistes et les cartes pour mieux nous égarer. Face à un tel bloc faussement disparate mais d'une difficulté d'accès certaine, il serait alors tentant de vouloir abandonner et de laisser le groupe à ses expérimentations. Ce serait une erreur. En effet, étonnamment, plus l'écoute progresse, plus nous voilà pris au piège de cet album dont on ne se lasse pas de forer l'intimité pour goûter ses obscures sécrétions. Plus le disque avance, plus il se pare d'apparats déroutants, égrenant son spleen entre respirations posées ('Death Dying', 'Voice Within') et saillies plus rugueuses et cependant évolutives ('Hydra', 'I Belong'). La grande force de Unhold réside dans sa capacité à constamment parasiter les invariants propres au Hardcore (tempos lourds et crasseux, voix rageuses...) pour mieux les passer à la moulinette. Notes de piano, mélopées féminines, lignes de chant clair, arrangements atmosphériques participent ainsi d'une expression sonore aussi bouillonnante que sourde, puissance tranquille qui pulse sous la surface de compositions riches de nuances car écartelées entre ombre et lumière, entre fluidité et tension ramassée bien que toujours peintes aux couleurs sombres d'un monde en perdition. Se dévoilant peu à peu par petites touches pointillistes, "Towering" est un opus dont la richesse incroyable possède la capacité rare de vous hanter longtemps après son écoute achevée... 3.5/5 (2015) | Facebook
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire