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KröniK | Electric Jaguar Baby - S/T (2016)


Ils sont deux, ils ont le rock qui gonfle leurs veines, le vrai, celui avec un grand R, celui qui sent sous les bras et donne envie s'encanailler auprès de jolies poupées. Ils répondent au nom de Electric Jaguar Baby, évocateur d'une sensualité sauvage et sont bien décidés à laisser leur empreinte psychotropique, en posant leurs santiagues sur toutes les scènes de France et de Navarre. Après dix ans passés à bourlinguer avec No Cure et 7 Days Before des cendres desquels le tandem a vu le jour  et aujourd'hui armé d'un EP 4 titres séminal et éponyme, les mecs ont tout pour y arriver, l'énergie, les idées, l'attitude, le feeling. Démonstration avec cette rondelle au goût juteux de première fois. Déjà, il y a son artwork, lequel en dit plus long que des lignes de description sur le contenu dont il constitue le délicieux écrin sexy et psyché. Tel est donc le Desert Rock que moulinent nos gaillards, coloré certes mais ni cotonneux ni endormie par un abus de pipe à eau. Au contraire dans une formule dépouillée, chant/guitare/batterie qui va droit à l'essentiel, sans gras et inutiles fioritures, Electric Jaguar Baby reste branché sur des amplis poussé à fond, le manche constamment dressé avec une insolence décontractée. Six-cordes fuzzy noyée sous des volutes déglinguées, percussions groovy et chant enfumé nourrissent ces quatre giclées fiévreuses et dépouillées. Les White Stripes ou Deap Vally ne sont souvent pas loin, démontrant si besoin en était que ses membres sont des hommes de goût mais cette hydre à deux têtes a pour elle cette intensité communicative qui emporte tout sur son passage. L'offrande écarte les cuisses avec 'Young Knife' amorce taillée pour le live (comme le reste d'ailleurs) dont les courbes lascives et ondulantes électrisent les sens. Avec un minimum de moyens mais un maximum d'effets, Electric Jaguar Baby balance la sauce, généreuse et pulsative. Tour à tour rugueux ('Not A Shade Of Grey'), nimbé d'effluves spatiales ('Gallow') ou rampant ('The Sabbath'), cet opuscule baigne dans une ambiance licencieuse  de sexploitation, nous conviant à une messe orgiaque en honneur du sacro saint riff dont on ressort trempés et heureux. En dépit d'un goût de trop peu, ce (trop petit) quart d'heure à l'énergie digne d'une dynamo vivante, suffit pourtant amplement à cerner un potentiel dont on devine qu'il n'a été qu'à peine dépucelé, faisant de Electric Jaguar Baby une découverte de première bourre ! 3.5/5 (2016)


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