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KröniK | Purson - Desire's Magic Theatre (2016)


Né à Londres en 2011 des cendres de Ipso Facto, Purson fait partie, aux côtés des Astra, Blood Ceremony ou Diagonal, de ces groupes que nous avons eu la chance de découvrir grâce aux infatigables têtes chercheuses de Rise Above, maison de disques culte fondée par l'ex Napalm Death et Cathedral, Lee Dorrian, artistes qui ont en commun, outre un évident talent, une dévotion identique pour la musique des années 60 et 70, qu'elle soit progressive, sombre ou psychédélique. Les premiers pas du sujet de cette chronique sont donc intimement liés à l'écurie britannique, partageant l'affiche avec ses compagnons de label tandis que sa chanteuse pose sa voix sur "The Last Spire", l'album testament de Cathedral. Après plusieurs 45 tours et un premier long remarqué, "The Circle And The Blue Door" (2013), Purson coupe aujourd'hui le cordon et prend son envol avec une deuxième galette éditée cette fois-ci par le finlandais Spinefarm Records. Reprenant les choses où les a laissées son prédécesseur, "Desire's Magic Theatre" creuse à nouveau le sillon antédiluvien du rock psyché, anachronique et au final pourtant intemporel. Mais depuis presque trois ans, le groupe a évolué, a progressé, peaufinant un art désormais moins sombre et plus bigarré. Plus généreux et libéré surtout, affirmant plus que jamais ses influences. Quoique évidentes, comment par exemple, bien sûr, ne pas penser en effet à Jimi Hendrix à l'écoute d'un 'Electric Landlady' qui résonne comme un hommage au défunt gaucher, celles-ci n'en sont pas pour autant embarrassantes car digérées par un groupe en pleine possession de ses moyens, sûr de lui et de sa personnalité, proche à la fois de tout ce revival vintage à la mode et néanmoins unique dans son jusqu'auboutisme, comme s'il avait réellement connue l'époque hippie alors que ses membres ont juste la vingtaine ! Le mimétisme est troublant et, ne serait-ce cette prise de son actuelle encore que très roots' dans l'âme, il serait facile de confondre cet album avec une relique déterrée depuis peu. D'un baroque coloré, " Desire's Magic Theatre" séduit par ses nuances et la richesse de ses arrangements. Orgue Hammond ('Pedigree Chums'), piano jazzy ('The Way It Is'), guitare saturée ('Mr Howard'), flûte forestière ('The Bitter Suite') et percussions soyeuses se mélangent en une sarabande de voiles lumineux. Basé la plupart du temps sur un format court sinon calibré, chaque titre a quelque chose d'un spectacle, finement travaillé et exécuté. Tout à la fois sirène,  prêtresse et maîtresse de cérémonie, échappée d'un swinging London fantasmé, Rosalie Cunningham est bien entendu mise en avant, sans pour autant bâillonner ses compagnons toutefois plus discrets. Sa voix est comme un arc-en-ciel qui zèbre une partition d'une noirceur tranquille ('The Sky Parade', 'I Know'). Incontestable réussite aux allures de cabaret figé dans le temps, "Desire's Magic Theatre" ne distille pourtant pas à l'arrivée, le même charme que son prédécesseur, offrande au parfum délicieusement occulte. Purson a perdu en magie ce qu'il a gagné en maîtrise mais affirme une personnalité aussi généreuse qu'attachante. 3,5/5 (2016)


                                   

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