En quelques mots : Alors que John Carpenter semble ne pas s'être beaucoup investi et que Stephen King a été déçu par le film, il est pourtant permis de considérer Christine à la fois comme un des meilleurs efforts du réalisateur et une des adaptations les plus réussies de l'écrivain. On n'ose imaginer ce que le sujet aurait donné entre les mains d'un tâcheron, incapable d'éviter le ridicule et il faut tout le talent d'un Big John, alors (encore) en pleine possession de ses moyens, pour donner vie à cette mécanique infernale. Un antique auto-radio qui se met à cracher du rock'n'roll des familles suffit par exemple à distiller une ambiance inquiétante, à créer une présence maléfique. Ainsi, la terreur monte crescendo, par petites touches pointillistes. La bande-son signée Carpenter lui-même, dans la droite lignée de celle de Halloween et des trucages habiles (la carrosserie qui se reconstitue) font le reste. Avec cette économie de moyens coutumière, le metteur en scène obtient un résultat saisissant, charnel et fusionnel dans sa relation entre un jeune homme au physique ingrat et une voiture possédée. Film sur l'adolescence, ancré dans la culture US (le campus, le football, les bagnoles), c'est un modèle du genre qui, malgré son âge, tient toujours la route.
Chez Zone-Téléchargement
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