Polonais de sang, J.D. Overdrive se veut en revanche franchement américain de cœur, comme l'illustre son Stoner testiculeux qui tète les mamelles velues d'un Southern Rock énervé. Ce n'est pas pour rien que les gars ont choisi de se baptiser ainsi, les initiales ouvrant leur nom étant celles du célèbre Jack Daniels ! Cordes vocales nourries au Bourbon, rythmiques caillouteuses et guitares épaisses comme une peau tannée par le soleil, tout y est, laissant croire que l'on a affaire à un de ces combos comme seul l'Oncle Sam sait en enfanter. Mais non. Qu'importe en fait, l'essentiel est ailleurs, dans la très bonne tenue de route de "The Kindest Of Deaths", troisième album de ces Polonais qui, malgré l'apparente décontraction de leur projet, ne rigolent pas vraiment. Ils font même très mal, moulinant des riffs gros comme des jambons ('Demon Days'). Bref, la dentelle, le point de croix, ce n'est pas pour eux. Leur metal de bûcheron ne s'embarrasse jamais de quelconques fioritures, à l'image de ce chanteur qui crache ses boyaux à chaque fois qu'il prononce la moindre parole. J.D. Overdrive ne braconne parfois pas loin d'un Allhelluja lorsque Jacob Bredahl gueulait dans le micro, les influences sudistes en plus, témoin notamment le court 'Seeds And Stones' dont la slide nous transporte quelque part dans les bayous, dans cette Amérique mise en scène par John Boorman ("Délivrance") ou Walter Hill ("Sans retour"). Et si le groupe n'innove en rien, encore qu'il insuffle à ce matériau bien connu une morbidité crasseuse qui n'appartient qu'à lui, on s'en moque pas mal en définitive, assommé mais heureux de se prendre une telle claque dans la gueule. Le menu défile très vite, alignant les pavés surpuissants, autant de Panzers qui écrasent tout sur leur passage. 'Crippled King', 'The Greater Good' ou 'The Fury In Me' sont leurs noms. Que dire d'autre ? Album de série B peut-être, "The Kindest Of Deaths" devrait néanmoins sans problème contenter l'amateur de cette semence ultra plombée, de ce Stoner méchant qui sent sous les bras, à des années lumière donc d'un trip psyché taillé pour la fumette. Peu à peu, J.D. Overdrive progresse, son identité s'affirme, imposante et malsaine ... 3/5 (2015)
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