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Obituary | Back From The Dead (1997)


Trois ans après avoir accouché d'un "World Demise" que d'aucuns considèrent comme leur album le plus ambitieux, le plus sombre, quoique moins culte et vendeur que ses devanciers, les Floridiens décident pourtant de renouer avec le death à la fois rapide et baveux peuplé de zombies qui a fait leur succès. Le résultat est ce "Back From The Dead" qui remise au placard les timides velléités d'émancipation osées par son prédécesseur Pour la première fois de sa carrière, le groupe fait des infidélités au producteur Scott Burns, ce qui est bien là l'une des deux seules nouveautés de ce cinquième méfait. Que Obituary commence sérieusement à tourner en rond en est la seconde et pas des moindres, expliquant sans doute pourquoi il ne tardera pas à se saborder après un live au titre prémonitoire ("Dead"). Les fidèles seront bien entendu heureux de retrouver les Américains en train de galoper dans les viscères d'un death  râpeux comme à l'époque de "Cause Of Death", basique et sans fioritures. "Back From The Dead" maintient encore l'illusion, grâce à quelques saillies comme ses géniteurs savent alors encore en exécuter, du véloce 'Threatening Skies' au trapu 'Lockdown', du rampant 'Feed On The Weak' au furieux 'Inverted'. Le son est gras, l'accordage bien boueux et John Tardy régurgite ses boyaux comme de coutume. Et même si rien ne ressemble plus à un disque de Obituary qu"un autre disque de Obituary, force est de reconnaître que ce menu, très court encore une fois, n'est pas avare en  bonne semence baveuse, de l'acabit de 'Platonic Disease' ou 'Rewind'. Passons en revanche sur le terminal 'Bullituary', remix passé à la moulinette rap metal totalement raté et tombant comme un cheveux sale sur la soupe grumeleuse. Et si "Black From The Dead" reste de toute façon largement supérieur à ce que le quintet enfantera une fois ressuscité et ce, quand bien même il est permis de lui préférer le résurrectionnel "Frozen", force est de constater que l'aura d'Obituary tient quasiment de la plaisanterie, son apport au genre se réduisant en réalité à deux ou trois opus selon l'indulgence de chacun. 3/5 (2016)


                                     

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