AU PIF

1837 | Prologue (2010)



















Des hordes qui ne franchissent jamais le stade des préliminaires, il en existe des palettes entières. Cela est parfois justifié, d'autres fois, pas du tout.

Tel est le cas de 1837, obscur groupuscule québécois qui, malgré le dynamisme de la chapelle noire de cette province francophone, n'aura offert qu'un unique signe de vie. Bien que petite chose qui n'atteint même pas les 20 minutes au jus éditée chez l'éphémère label Hymnes patriotiques, ce EP dont le nom laissait pourtant espérer une suite qui ne viendra donc jamais, ne peut que nous faire regretter que ce projet soit si vite avorté. On y découvre en effet un art noir patriotique et hivernal auréolé de sonorités folkloriques de très bonne facture. Ce faisant, 1837 prouve qu'il n'avait pas à rougir de la comparaison avec ses compatriotes plus heureux tels que Forteresse ou Chasse-Galerie par exemple. En quatre titres, les Canadiens esquissaient un univers des plus prometteurs dont la découverte laisse ainsi un goût amer, promesse d'un art que la maturité aurait pu propulser vers une réussite plus grande encore. Car Prologue se révèle être une réussite, modeste bien qu'incontestable, dans la lignée de ce black metal québécois à la personnalité qui n'appartient à lui. "Epitaphe des nobles guerriers" ouvre les hostilités, mid-tempo sinistre qui finalement s'emballe lors de ses ultimes mesures tandis que le chant , volontairement inaudible, sonne comme le râle d'une créature de la nuit. "Le vieux chêne", qui lui succède, écarte les cuisses avec une lancinance morbide avant, lui aussi, de passer brutalement la seconde. Une grappe de sons folkloriques accompagne sa conclusion, annonçant par ses couleurs d'autrefois l'instrumental "Je me souviens  (partie 1)". Puis l'écoute s'achève déjà avec "1837", dont le nom se réfère à la rébellion des patriotes du bas-Canada contre les troupes britanniques. Ce thème  détermine le canevas à la fois épique et furieuse de cette longue composition, toutefois elle aussi tavelée de ces touches folkloriques qui s'allient à des guitares glaciales et grésillantes.  Fidèle à la geste patriotique chère au metal noir québécois dont Prologue possède toutes les qualités, le groupe exalte avec une froide puissance ces combats pour l'indépendance et cette fierté de jadis qui les accompagne. Dommage vraiment, que celui-ci n'ait plus donné signe de vie depuis 2010 et cette prometteuse carte de visite, ses membres étant partis vers d'autres horizons tels que Hedensk Bjorn ou Souverain... (24.04.2014 | La Horde Noire)


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