Les visages grimés de manière horrifique, dignes de la fête d'Halloween, qu'arborent ses jeunes membres ne doivent pas vous effrayer ou vous faire craindre une énième formation pour gothopoufs, New Years Day mérite mieux que cela. Non pas que les Américains ne soient pas ce qu'ils ont l'air d'être mais ils ont le bustier suffisamment (bien) rempli pour faire oublier cette étiquette d'un abord peu alléchant. Parmi leurs atouts, citons déjà la présence derrière le micro de Ashley Costello, panthère de charme n'hésitant jamais à sortir les griffes, sorte de croisement entre Amy Lee (Evanescence) et Maria Brink (In This Moment). Ni un joli minois ni un bel organe n'étant désormais suffisants pour faire la différence, même si cela peut aider, le groupe compte surtout sur un songwriting irrésistible pour justement se démarquer et s'extraire de la masse. Preuve est fournie avec "Malevolence", son troisième effort depuis 2005, successeur du remarqué "Victim To Villain", publié il y a deux ans. Américain de style jusqu'au bout des ongles et donc taillé en cela pour les ondes de là-bas, avec ses titres calibrés, gainés de riffs épais, l'album est de ceux qu'il semble impossible de prendre en défaut, brochette séduisante de douze morceaux certes quasi-millimétrés (comprendre qu'aucun d'entre eux ne franchit la barre des quatre minutes), à l'exception de la conclusion éponyme, qui pourtant emportent tout dans leur sillage. Tous possèdent franchement les qualités d'hymnes immédiats, grâce à des mélodies qui savent ferrer l'auditeur. 'Kill Or Be Killed', 'Alone' ou 'Relentless' représentent ce qui se fait de mieux dans le genre, entre rock alternatif et gothic metal. Avec intelligence, New Years Day parsème le menu de détails qui le rendent toujours passionnant. Discrètes touches electro ('Left Inside'), guitares qui ne se contentent pas d'abattre le petit bois ('My Ghost'), écriture plus nuancée qu'il n'y paraît, à l'image de la (fausse) ballade 'Suffer', alimentent ainsi une écoute qui tout du long maintient une gracieuse intensité, écoute que propulse bien entendu le chant de la belle Ashley dont le registre appuyé ne rime heureusement jamais avec vulgarité. Osons l'affirmer, "Malevolence" est un sans-faute qui ne cesse de s'embellir à chaque nouvelle plongée dans son intimité lourde et charmeuse. (2015)
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