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(V.E.G.A.) | Alienforest - A Sick Mind's Hologram (2008)



















(V.E.G.A.). Vacuum Era Gelid Atmosphere. Ce trio italien né en 1998 forge une musique singulière qui n’appartient qu’à lui où copulent black metal et nappes électroniques.

Contrairement aux apparences, ce Alienforest – A sick Mind’s Hologram » n’est pas la suite de Cocaine dont il  a accouché il y a six ans déjà mais son premier enregistrement originellement publié en format cassette à seulement 300 exemplaires. Ecrites entre 1999 et 2001, ces compositions déroulent donc un tapi étonnant dont la dimension instrumentale s’impose très vite au détriment de parties vocales volontairement placées en retrait. Le programme alterne, d’une manière par trop systématique probablement mais avec intensité, pistes électroniques, souvent vierges de chants, effrayantes et hypnotiques (notamment « Wilkommen », « Cocaine », « Neongraphite » « (Vacuum Era Gelid Atmosphere » et surtout le terminal « Alienforest », pulsation trippante faites de bruitages et de sons étranges comme issus du néant, de l’inconnu, qui s’étire sur plus de 10 minutes) et passages purement black metal, organiques et d’une violence hallucinante, que gangrène une folie corrosive (« Kill Me », « Insex Infect », « Absence »…). Corollaire de cette ambivalence, Alienforest a quelque chose d’un Janus sonore que le groupe a souhaité bien moins accessible que son (faux) prédécesseur, carte de visite plus rassurante (tout est relatif) pour les néophytes. Cet album est un labyrinthe, un entrelacs d’ambiances noires et négatives, bande-son cauchemardesque, chaotique dont on ne peut sortir indemne. Des deux visages qu’il affiche, c’est bien celui qui fouillent dans les méandres de la musique électro qui réussit le mieux à (V.E.G.A.) tandis que le second se veut moins original, plus banal bien que tout à fait jouissif (« Fleisch »). Ceci dit c’est justement cette juxtaposition qui fait toute la force de son art et qui permet à ces deux directions de gagner une dimension dont elles auraient été sinon privées. Bien que éloigné des travaux de leurs compatriotes de Void Of Silence ou Tronus Abyss, ces musiciens partagent avec eux ce même sens des atmosphères  froides et maladives mais au pouvoir d’envoûtement absolument énorme (« Ocean Woods »). Plus encore que Cocaine, Alienforest – A Sick Mind’s Hologram » devrait imposer ses auteurs comme des pionniers dans l’art de la transgression, qui utilisent avec intelligence le black metal comme un terreau d’où naissent toutes les expérimentations possibles. On attend donc désormais avec une impatience qui tient de l’euphémisme une véritable nouvelle offrande qui devrait être baptisée Klinik. Tout un programme… Une œuvre excellente et (encore !) une très bonne pioche dans le catalogue de mon chouchou Debemur Morti qui le propose, qui plus est, en édition A5.  (2009)

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