Monster Magnet offre le disque que nous n'espérions plus, additionnant au space rock psyché des origines la maturité acquise au fil d'une carrière longue de plus de vingt ans. Une excellent surprise ? Mieux, une résurrection !
Bien que considéré - à raison - comme une des figures tutélaires du Stoner Rock, il n'en demeure pas moins que le temps où Monster Magnet enflammait les platines paraît loin désormais. Atteignant son apogée commerciale à la fin des années 90 avec "Powertrip", le groupe a par la suite tout doucement commencé à ronronner, publiant des albums avec régularité mais sans grande magie non plus. Le fait qu'il soit hébergé depuis dix ans chez des labels européens, SPV tout d'abord, Napalm Records actuellement, confirme un succès en berne sur son propre sol quand bien même Dave Windorf, son incontestable leader, aime à voir dans cet arrimage au vieux continent un retour aux sources.
De fait, malgré une qualité d'écriture tenace, nous n'attendions pas forcément grand chose du successeur de "Mastermind". A tort. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps : c'est un Monster Magnet régénéré que nous (re)découvrons grâce à ce "Last Patrol" aussi inespéré que miraculeux. Plus flamboyant aussi. Plus inspiré tout simplement. Wyndorf semble enfin avoir compris que son combo n'a jamais été aussi excitant qu'à ses débuts, lorsqu'il se prenait pour le Hawkwind le plus halluciné, lorsque son Rock dégoulinait un fluide psyché par tous les pores. C'était l'époque rêvée du démentiel "25 Stab" puis de "Dopes To Infinity". C'était l'époque où les Américains baignaient dans la came. Alors bien entendu, "Last Patrol" n'est pas "Spine Of God" mais de toutes les skeuds vidangés depuis quinze ans, il est celui qui s'en rapproche le plus, autant dans l'esprit que dans la réussite. Assagi et clean peut-être, le groupe renoue donc pourtant avec ses premières amours sans qu'on puisse toutefois lui reprocher de céder aux sirènes de la nostalgie, du réchauffé. Ce retour vers le rock psyché et spatial s'illustre tout d'abord par une prise de son chaleureuse, à l'ancienne, une production qui a une âme, tellement loin du gros son gonflé de "Powertrip" et "God Says No". C'est ensuite ce feeling humide qui coule dans les veines de ces compos toutes plus jouissives les unes que les autres. La patte des Américains reste pourtant toujours aisément identifiable, principalement grâce aux interventions de Wyndorf, aussi bien derrière le micro qu'en empoignant sa guitare. Comme toujours, copieusement rempli avec son menu bourré jusqu'à la gueule, "Last Patrol" n'en déroule pas moins une curieuse construction, laquelle place le titre (éponyme) le plus long, de plus de neuf minutes, presque en ouverture, position à contre-courant des standards habituels qui imposent plutôt de caler ce genre de morceau de bravoure en fin de parcours. Loin d'en amoindrir l'impact, l'album gagne dans ce choix une force incontestable. Le risque était pourtant grand de voir le souffle retomber une fois passée cette piste monumentale aux allures d'épopée cosmique, galopant dans l'espace et que propulse une rythmique du feu de dieu. Ambiances duveteuses nimbées d'ondes spatiales et riffs en forme de rampe de lancement vers les étoiles caractérisent ce départ vers un autre monde auquel succède par bonheur des morceaux certes d'une autre trempe, moins grandioses peut-être - encore que 'End Of Time' n'ait rien à lui envier en terme de pouvoir d'envoûtement - mais tout aussi imparables. Ceux-ci convoquent l'Orient ('Three Kingfishers'), abattent du gros plomb ('Mindless Ones'), ondulent d'une manière hypnotique à grand coup de Mellotron zeppelinien ('The Duke (of Supernature)'). Les guitares sont belles à en pleurer, à l'image du final de 'One Dead Moon', les arrangements donnent des frissons. Monster Magnet a la classe. Le groupe offre le disque que nous n'espérions plus, additionnant au space rock psyché des origines la maturité acquise au fil d'une carrière longue de plus de vingt ans. Une excellent surprise ? Mieux, une résurrection ! (2013)
Bien que considéré - à raison - comme une des figures tutélaires du Stoner Rock, il n'en demeure pas moins que le temps où Monster Magnet enflammait les platines paraît loin désormais. Atteignant son apogée commerciale à la fin des années 90 avec "Powertrip", le groupe a par la suite tout doucement commencé à ronronner, publiant des albums avec régularité mais sans grande magie non plus. Le fait qu'il soit hébergé depuis dix ans chez des labels européens, SPV tout d'abord, Napalm Records actuellement, confirme un succès en berne sur son propre sol quand bien même Dave Windorf, son incontestable leader, aime à voir dans cet arrimage au vieux continent un retour aux sources.
De fait, malgré une qualité d'écriture tenace, nous n'attendions pas forcément grand chose du successeur de "Mastermind". A tort. Inutile de tourner autour du pot plus longtemps : c'est un Monster Magnet régénéré que nous (re)découvrons grâce à ce "Last Patrol" aussi inespéré que miraculeux. Plus flamboyant aussi. Plus inspiré tout simplement. Wyndorf semble enfin avoir compris que son combo n'a jamais été aussi excitant qu'à ses débuts, lorsqu'il se prenait pour le Hawkwind le plus halluciné, lorsque son Rock dégoulinait un fluide psyché par tous les pores. C'était l'époque rêvée du démentiel "25 Stab" puis de "Dopes To Infinity". C'était l'époque où les Américains baignaient dans la came. Alors bien entendu, "Last Patrol" n'est pas "Spine Of God" mais de toutes les skeuds vidangés depuis quinze ans, il est celui qui s'en rapproche le plus, autant dans l'esprit que dans la réussite. Assagi et clean peut-être, le groupe renoue donc pourtant avec ses premières amours sans qu'on puisse toutefois lui reprocher de céder aux sirènes de la nostalgie, du réchauffé. Ce retour vers le rock psyché et spatial s'illustre tout d'abord par une prise de son chaleureuse, à l'ancienne, une production qui a une âme, tellement loin du gros son gonflé de "Powertrip" et "God Says No". C'est ensuite ce feeling humide qui coule dans les veines de ces compos toutes plus jouissives les unes que les autres. La patte des Américains reste pourtant toujours aisément identifiable, principalement grâce aux interventions de Wyndorf, aussi bien derrière le micro qu'en empoignant sa guitare. Comme toujours, copieusement rempli avec son menu bourré jusqu'à la gueule, "Last Patrol" n'en déroule pas moins une curieuse construction, laquelle place le titre (éponyme) le plus long, de plus de neuf minutes, presque en ouverture, position à contre-courant des standards habituels qui imposent plutôt de caler ce genre de morceau de bravoure en fin de parcours. Loin d'en amoindrir l'impact, l'album gagne dans ce choix une force incontestable. Le risque était pourtant grand de voir le souffle retomber une fois passée cette piste monumentale aux allures d'épopée cosmique, galopant dans l'espace et que propulse une rythmique du feu de dieu. Ambiances duveteuses nimbées d'ondes spatiales et riffs en forme de rampe de lancement vers les étoiles caractérisent ce départ vers un autre monde auquel succède par bonheur des morceaux certes d'une autre trempe, moins grandioses peut-être - encore que 'End Of Time' n'ait rien à lui envier en terme de pouvoir d'envoûtement - mais tout aussi imparables. Ceux-ci convoquent l'Orient ('Three Kingfishers'), abattent du gros plomb ('Mindless Ones'), ondulent d'une manière hypnotique à grand coup de Mellotron zeppelinien ('The Duke (of Supernature)'). Les guitares sont belles à en pleurer, à l'image du final de 'One Dead Moon', les arrangements donnent des frissons. Monster Magnet a la classe. Le groupe offre le disque que nous n'espérions plus, additionnant au space rock psyché des origines la maturité acquise au fil d'une carrière longue de plus de vingt ans. Une excellent surprise ? Mieux, une résurrection ! (2013)
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