Dans la foulée de l'implosion de Solitary Mass, obscur combo officiant dans une veine Death/Thrash, le guitariste Craig Jackson et son compère à la quatre cordes, Neil Travers, fondent Wizard's Beard, en s'associant à deux autres gars issus de la même la ville, Leeds, au pedigree guère plus glorieux que le leur, soit Agent Of The Morai (toutefois auteur d'un split avec Slomatics en 2008) pour le chanteur Chris Hardy et Snakebite pour le batteur Dan Clarke. Ni Death, ni Thrash, le groupe décide de forer les mêmes crevasses que son aîné Iron Monkey, celles d'un Sludge aussi rouillé que granitique. Moins d'un an après le séminal Pure Filth, Four Tired Undertakers vient poisser nos platines. Si, eu égard au maigre tableau de chasse de ses géniteurs, Wizard's Beard se révèle être une agréable surprise, force est néanmoins de reconnaître qu'il ne quitte jamais vraiment un terrain déjà bien lessivé. Bref, au taquet, les anglais alignent comme des pinces à linge sur un fil tous les invariants du genre. Chant gueulard, riffs coulés dans le béton armé, rythmique velue de mammouth, le tout prenant vie (ou plutôt mort) sous la forme de longues ruminations. Peu de surprises, encore que le terminal "Harbinger", avec son interminable et pétrifiée ouverture, sort très nettement du lot, mais un Sludge Doom solide qui possède la rugosité nécessaire et cette tension sourde, toujours prête à exploser sans jamais y parvenir vraiment. "Subirse El Muerto" ou bien "Daemon", pour ne citer que deux extraits, respectent à lettre leur cahier des charges. A l'arrivée, l'amateur ne sera pas déçu. Reste qu'un peu plus de cette folie explosive qui fait l'apanage des grands, serait la bienvenue pour élever le tout au-dessus du quelconque que Four Tired Undertakers n'évite pas toujours, contrairement à Pure Filth, détenteur d'un charme supplémentaire ! 2.5/5 (2012)
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