Nombreux sont ceux qui vont certainement passer à côté de ce projet répondant au curieux nom de Orne. Ils vont le regretter. Pourquoi ? Au moins pour deux raisons. La première est que Orne fait partie de la famille du Reverend Bizarre. On y croise même toute la maisonnée au milieu d'autres musiciens : Peter Vicar, en pater familias, Earl Of Void et bien entendu le grand Albert Witchfinder, quand bien même ce dernier n'en est pas à proprement parler un membre à part entière.
La seconde ? The Conjuration By The Fire, qui voit le jour après trois démos depuis 1999 est un chef-d'oeuvre absolu, gravé en 2006, à une époque donc où les Finlandais pratiquaient encore du doom ensemble mais qui ne voit le jour en France qu'aujourd'hui. Mais attention, que les fans du Reverend ne s'excitent pas trop quand même. Si le chant de Albert, par moment pas si éloigné que cela de Jim Morrison, est bien entendu reconnaissable dès les premières paroles prononcées, si les compos portent la signature guitaristique de Peter, si enfin quelques touches presque Black Sabbath période Ozzy surnagent par instants (sur "Frontline Dreams"), Orne ne mouille pas tout à fait dans les mêmes eaux que celles du principal port d'attache du fameux trio. On les savait fan de heavy, de black metal également (la reprise par exemple du "Dunkelheit" de Burzum en atteste, ou celle de Beherit), avec Orne, on les découvre amateurs de rock progressif. Surprenant sans doute mais rassurez-vous, il ne s'agit pas du prog façon branlette instrumentale qu'on apprend dans les livres de maths. Non The Conjuration By The Fire convoque l'âme des grands anciens : Pink Floyd (comme sur l'intro "In The Vault"), King Crimson et consorts. Bref, le vrai progressif, celui qui soigne avant tout les ambiances, les émotions. Le son d'orgue antédiluvien comme échappé du fond des âges ou le recourt au saxophone ou à la flute (les gigantesques "A Beginning" et "Island Of Joy") participent en outre de cet arrimage au rock teinté de psychédélisme des années 70 ("Opening By Watchower" et ses emprunts évidents - jusque dans son titre - à Hendrix). Pour autant, l'album reste très sombre et baigne dans une aura occulte et mystique chère à ses géniteurs, comme l'illustrent les références à Lovecraft et la photo extraite très certainement d'un film d'horreur de série B des sixties figurant dans le livret. En sept chapitres, The Conjuration By The Fire érige un pont entre progressif et doom qui témoigne en fait de la vision intégriste des membres de Reverend Bizarre pour la musique quelle qu'elle soit. L'opus semble être un trésor exhumé des seventies. Seul le son qui sait retrouver la patine organique et chaude de cette époque tout en restant malgré tout ancré dans son temps, trahit quelque peu cette impression. Bien que souvent assez longs (encore un trait propre au triangle finlandais), ces titres déroulent un canevas fluide et passionnant, qui vibrent des ligne vocales superbes d'Albert qui démontre si besoin en était encore, quel grand chanteur il est, tandis que les instruments se combinent pour offrir un modelé rythmique efficace. L'apothéose est atteinte lors du terminal "Lighthouse", pandemonium orgiaque de plus de dix minutes qui semble clore une histoire dont les morceaux précédents formeraient les différents axes. Immense. Excellent nouvelle, un second album serait en préparation... 4/5 (2009) | Facebook
La seconde ? The Conjuration By The Fire, qui voit le jour après trois démos depuis 1999 est un chef-d'oeuvre absolu, gravé en 2006, à une époque donc où les Finlandais pratiquaient encore du doom ensemble mais qui ne voit le jour en France qu'aujourd'hui. Mais attention, que les fans du Reverend ne s'excitent pas trop quand même. Si le chant de Albert, par moment pas si éloigné que cela de Jim Morrison, est bien entendu reconnaissable dès les premières paroles prononcées, si les compos portent la signature guitaristique de Peter, si enfin quelques touches presque Black Sabbath période Ozzy surnagent par instants (sur "Frontline Dreams"), Orne ne mouille pas tout à fait dans les mêmes eaux que celles du principal port d'attache du fameux trio. On les savait fan de heavy, de black metal également (la reprise par exemple du "Dunkelheit" de Burzum en atteste, ou celle de Beherit), avec Orne, on les découvre amateurs de rock progressif. Surprenant sans doute mais rassurez-vous, il ne s'agit pas du prog façon branlette instrumentale qu'on apprend dans les livres de maths. Non The Conjuration By The Fire convoque l'âme des grands anciens : Pink Floyd (comme sur l'intro "In The Vault"), King Crimson et consorts. Bref, le vrai progressif, celui qui soigne avant tout les ambiances, les émotions. Le son d'orgue antédiluvien comme échappé du fond des âges ou le recourt au saxophone ou à la flute (les gigantesques "A Beginning" et "Island Of Joy") participent en outre de cet arrimage au rock teinté de psychédélisme des années 70 ("Opening By Watchower" et ses emprunts évidents - jusque dans son titre - à Hendrix). Pour autant, l'album reste très sombre et baigne dans une aura occulte et mystique chère à ses géniteurs, comme l'illustrent les références à Lovecraft et la photo extraite très certainement d'un film d'horreur de série B des sixties figurant dans le livret. En sept chapitres, The Conjuration By The Fire érige un pont entre progressif et doom qui témoigne en fait de la vision intégriste des membres de Reverend Bizarre pour la musique quelle qu'elle soit. L'opus semble être un trésor exhumé des seventies. Seul le son qui sait retrouver la patine organique et chaude de cette époque tout en restant malgré tout ancré dans son temps, trahit quelque peu cette impression. Bien que souvent assez longs (encore un trait propre au triangle finlandais), ces titres déroulent un canevas fluide et passionnant, qui vibrent des ligne vocales superbes d'Albert qui démontre si besoin en était encore, quel grand chanteur il est, tandis que les instruments se combinent pour offrir un modelé rythmique efficace. L'apothéose est atteinte lors du terminal "Lighthouse", pandemonium orgiaque de plus de dix minutes qui semble clore une histoire dont les morceaux précédents formeraient les différents axes. Immense. Excellent nouvelle, un second album serait en préparation... 4/5 (2009) | Facebook
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