Troisième offrande de The Moon And The Nightspirit, Ösforras s'inscrit dans la droite lignée de ses deux magnifiques aînés, Of Dreams Forgotten et Fables Untold et Rego Rejtem. Ces neuf mélopées portent en effet la signature des Hongrois, qu'il s'agisse de la forme (livret soigné, toujours imagé par les illustrations étranges aux bords du fantastique de la chanteuse Agnes) ou du fond (cette musique folklorique et acoustique immédiatement reconnaissable et très personnelle) jusque dans leur âme. Avec bonheur, on croise donc de nouveau le chemin de ces chansons ensorcelantes et crépusculaires à la fois.
Car toute l'identité du projet réside dans son caractère ambivalent, ce que son patronyme symbolise très bien. D'un côté, la beauté, la grâce, la lumière, incarnées par le chant d'Agnes, dont les interventions au violon sont pourtant empreintes d'une tristesse sourde. De l'autre, la noirceur drainée par le jeu de guitare de Mihaly et parfois par son chant discret. Le jour et la nuit. Le blanc et le noir. Le Yin et le Yang. Mais loin des dialogues avariés entre voix de Castafiore et rôts de gargouilles polluant le gothic metal, The Moon And The Nightspirit parvient lui avec une belle élégance et sans vulgarité à peindre un art du clair-obscur. Pourtant, s'il est par moment emporté dans un tourbillon virevoltant aux allures de danses shamaniques ("Alomido" et plus encore "Hetvilag"), Ösforras serpente le plus souvent entre les arbres d'une forêt inquiétante, peuplée d'esprits et de créatures dont on ne sait jamais s'ils sont amicaux ou au contraire menaçants. Mystérieuses et admirablement écrites par des artistes qui maîtrisent leur sujet à la perfection, ces ritournelles semblent provenir du fond des âges. Plus encore que leurs devancières, elles se nourrissent d'un folklore oriental d'une grande richesse témoin du syncrétisme des cultures de ces régions écartelées entre monde occidental et univers arabisant. Par leurs intonations, les lignes vocales de la violoniste retrouvent les accents de l'Orient. Et encore une fois, cet album est un émerveillement, déambulations magiques et oniriques dans les temps anciens et dans des contrées légendaires. Fort d'une assise instrumentale en tout point remarquable, c'est superbe et ceux qui ont été séduits par les deux premiers essais de The Moon And The Nightspirit ne pourront qu'être comblés par ces neufs titres minés par une gravité souterraine que parviennent jamais tout à fait à gommer les rythmiques plus enlevées qui les traversent, à l'image du fabuleux "Tuzben Születo" par exemple. C'est certes loin, musicalement du metal, mais les amateurs de sonorités païennes et folkloriques seraient bien inspirés, si ce n'est pas déjà fait, de découvrir ce groupe rare et précieux. Leur présence à l'affiche du Cernunnos Pagan Fest 2008 témoigne que les Hongrois sont à même de séduire, ce qu'ils ont d'ailleurs réussi à faire, un public d'habitude davantage porté sur la saturation et la brutalité. Ösforras est un trésor secret tout comme le groupe. 3/5 (2010) | Facebook
Car toute l'identité du projet réside dans son caractère ambivalent, ce que son patronyme symbolise très bien. D'un côté, la beauté, la grâce, la lumière, incarnées par le chant d'Agnes, dont les interventions au violon sont pourtant empreintes d'une tristesse sourde. De l'autre, la noirceur drainée par le jeu de guitare de Mihaly et parfois par son chant discret. Le jour et la nuit. Le blanc et le noir. Le Yin et le Yang. Mais loin des dialogues avariés entre voix de Castafiore et rôts de gargouilles polluant le gothic metal, The Moon And The Nightspirit parvient lui avec une belle élégance et sans vulgarité à peindre un art du clair-obscur. Pourtant, s'il est par moment emporté dans un tourbillon virevoltant aux allures de danses shamaniques ("Alomido" et plus encore "Hetvilag"), Ösforras serpente le plus souvent entre les arbres d'une forêt inquiétante, peuplée d'esprits et de créatures dont on ne sait jamais s'ils sont amicaux ou au contraire menaçants. Mystérieuses et admirablement écrites par des artistes qui maîtrisent leur sujet à la perfection, ces ritournelles semblent provenir du fond des âges. Plus encore que leurs devancières, elles se nourrissent d'un folklore oriental d'une grande richesse témoin du syncrétisme des cultures de ces régions écartelées entre monde occidental et univers arabisant. Par leurs intonations, les lignes vocales de la violoniste retrouvent les accents de l'Orient. Et encore une fois, cet album est un émerveillement, déambulations magiques et oniriques dans les temps anciens et dans des contrées légendaires. Fort d'une assise instrumentale en tout point remarquable, c'est superbe et ceux qui ont été séduits par les deux premiers essais de The Moon And The Nightspirit ne pourront qu'être comblés par ces neufs titres minés par une gravité souterraine que parviennent jamais tout à fait à gommer les rythmiques plus enlevées qui les traversent, à l'image du fabuleux "Tuzben Születo" par exemple. C'est certes loin, musicalement du metal, mais les amateurs de sonorités païennes et folkloriques seraient bien inspirés, si ce n'est pas déjà fait, de découvrir ce groupe rare et précieux. Leur présence à l'affiche du Cernunnos Pagan Fest 2008 témoigne que les Hongrois sont à même de séduire, ce qu'ils ont d'ailleurs réussi à faire, un public d'habitude davantage porté sur la saturation et la brutalité. Ösforras est un trésor secret tout comme le groupe. 3/5 (2010) | Facebook
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