Un jour, une des deux silhouettes aux manettes du groupe de funeral doom, Tyranny, a affirmé qu’elle se sentait plus proche de Burzum que de Candlemass. De fait, il est vrai que la frontière qui sépare le doom façon Fosses Marianne et le black suicidaire tel qu’il a été établi par les Tables de la Loi du prophète Varg Vikerness se révèle des plus ténues, les deux genres nouant bien plus de points communs que de différences. Et on ne compte plus les entités jouant aux équilibristes sur cette ligne floue.
Parmi celles-ci, Elysian Blaze peut se targuer de se balader avec sur le coin de la gueule l’étiquette “ culte ”, toujours flatteuse, qu’il doit beaucoup à son origine (l’Australie) et corollaire de cet éloignement géographique, à ses offrandes tellement difficiles à trouver qu’elles ont quelque chose d’un trésor caché que tous les masochistes de la dépression ultime recherchent tel un Graal. Ainsi, un voile de mystère drape ce projet, en fait – comme bien souvent – un one man band, né en 2003 et déjà auteur de quatre albums et d’un split partagé avec Lyrinx et DTO. Mais aujourd’hui, une part de ce mystère est entrain de s’évaporer avec la distribution en Europe de deux d’entre eux via le label Osmose. Du coup, Elysian Blaze perd ainsi une part de sa magie noire. Mais en contrepartie, quelle jouissance de pouvoir enfin écouter une œuvre telle que Beneath Silent Faces, qui n’est pourtant à l’origine qu’une simple démo (la seconde après Prophecy Of Misery), tirée à 500 exemplaires en format cassette et rapidement épuisés. En 2007, Asphyxiate Recordings décide donc de la represser. Au menu originel riche de six plongées en apné, a été aggloméré une septième, “ Despair ”, l’ensemble forme un véritable édifice suffocant perdu dans une brume opaque et polluée. Sur un tapi essentiellement instrumental tressé par des nappes de claviers sinistres et des accords de guitares désincarnées, que perce parfois un chant ( ?) écorché qui semble provenir de très très loin, comme échappé des limbes, Elysian Blaze érige une musique viciée d’une noirceur absolue, bande-son mortifère (“ Anvil Chorus”) dont la lenteur hypnotique envoûte autant qu’elle pétrifie sur place le malheureux qui aura osé s’aventurer dans les caveaux humides de ses entrailles. Beneath Silent Faces est un bloc vaporeux étouffant aux contours incertains, c’est une œuvre insaisissable ruisselant une beauté obscure et poisseuse qui enveloppe tout ce qui l’entoure d’un halo quasi spectral. Funéraires et incroyablement morbides, ces pistes fantomatiques dressent donc un pont entre le black metal (pour les gargouillis d’outre-tombe et certaines accélérations étouffées) et le funeral doom aux confins de l’ambiant. Elysian Blaze ne transcende certes pas le genre mais son art se révèle suffisamment sincère pour peindre avec réussite des atmosphères suicidaires qui prennent aux tripes. 3.5/5 (2008) | Facebook
Parmi celles-ci, Elysian Blaze peut se targuer de se balader avec sur le coin de la gueule l’étiquette “ culte ”, toujours flatteuse, qu’il doit beaucoup à son origine (l’Australie) et corollaire de cet éloignement géographique, à ses offrandes tellement difficiles à trouver qu’elles ont quelque chose d’un trésor caché que tous les masochistes de la dépression ultime recherchent tel un Graal. Ainsi, un voile de mystère drape ce projet, en fait – comme bien souvent – un one man band, né en 2003 et déjà auteur de quatre albums et d’un split partagé avec Lyrinx et DTO. Mais aujourd’hui, une part de ce mystère est entrain de s’évaporer avec la distribution en Europe de deux d’entre eux via le label Osmose. Du coup, Elysian Blaze perd ainsi une part de sa magie noire. Mais en contrepartie, quelle jouissance de pouvoir enfin écouter une œuvre telle que Beneath Silent Faces, qui n’est pourtant à l’origine qu’une simple démo (la seconde après Prophecy Of Misery), tirée à 500 exemplaires en format cassette et rapidement épuisés. En 2007, Asphyxiate Recordings décide donc de la represser. Au menu originel riche de six plongées en apné, a été aggloméré une septième, “ Despair ”, l’ensemble forme un véritable édifice suffocant perdu dans une brume opaque et polluée. Sur un tapi essentiellement instrumental tressé par des nappes de claviers sinistres et des accords de guitares désincarnées, que perce parfois un chant ( ?) écorché qui semble provenir de très très loin, comme échappé des limbes, Elysian Blaze érige une musique viciée d’une noirceur absolue, bande-son mortifère (“ Anvil Chorus”) dont la lenteur hypnotique envoûte autant qu’elle pétrifie sur place le malheureux qui aura osé s’aventurer dans les caveaux humides de ses entrailles. Beneath Silent Faces est un bloc vaporeux étouffant aux contours incertains, c’est une œuvre insaisissable ruisselant une beauté obscure et poisseuse qui enveloppe tout ce qui l’entoure d’un halo quasi spectral. Funéraires et incroyablement morbides, ces pistes fantomatiques dressent donc un pont entre le black metal (pour les gargouillis d’outre-tombe et certaines accélérations étouffées) et le funeral doom aux confins de l’ambiant. Elysian Blaze ne transcende certes pas le genre mais son art se révèle suffisamment sincère pour peindre avec réussite des atmosphères suicidaires qui prennent aux tripes. 3.5/5 (2008) | Facebook
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