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A Cloud In Circle | Mountains In The Sky (2008)



















La musique qui nous est si chère est universelle. N'importe qui, même au fin fond de ce qu'on appelait autrefois le tiers-monde, peut graver sur bande les notes qui coulent dans ces veines, évolution renforcée et accentuée par les progrès de la technologie.

Un des derniers exemple en date est une entité telle que A Cloud in Circle oeuvre d'un solitaire reclus dans son studio argentin qui souffre de diarrhée créatrice, lui qui en l'espace de deux ans à déjà vidangé pas moins de sept opuscules sans compter son autre projet, Beneath The Wind ! Mountains In The Sky est sa troisième offrande, longue pulsations de plus d’une heure pour trois plaintes seulement, à la croisée des chemins de la dark ambient et du black dépressif. Quasiment instrumentale, elle se voit parfois fissurée par des cris lointains qui résonnent comme un écho venant des profondeurs d’un trou noir. L’argentin aime prendre son temps (20 minutes en moyenne) pour tapisser une trame qui emplit l’espace vers un infini envoûtant. « Among The Lonelyness Of Mountains » prend naissance avec un trait minimaliste et ambient, proche d’un Vinterriket. Durant de longues minutes, le temps semble se délier, s’étirer. Le décor est installé, brumeux, mystérieux, contemplatif. Charbonneux également. Puis, perçant à travers ce mur cotonneux, une voix surgit au loin, plus proche du son des baleines que d’un chant humain. «  Black Mountain’s Godess » se déploie sous la forme d’un interminable crescendo. Baignant dans une premier temps dans des volutes ambient, la composition entame par la suite une chemin plus suicidaire. On pense alors à Austere, notamment par cette façon de poser des lignes vocales écorchées hurlant des paroles (?) incompréhensibles. Mountains In The Sky meurt sur un souffle répétitif, judicieusement intitulé « From Nowhere », magma parfois à la limite du drone en cela qu’il boue de vibrations bruitistes. C’est un paysage effrayant, aux portes d’un cauchemar sans fin, dont on s’interroger de l’utilité. Dans ce genre là, il est permis de préférer le split Our Prayers. Toutefois, on tient avec Mountains In The Sky une des plus belles réussites de A Cloud In Circle; Si vous ne connaissez pas encore ce projet en provenance d’Amérique Latine, cet essai constitue une bonne façon de le découvrir. Une dimension cyclopéenne des montagnes lovecraftiennes. Colossal et ténébreux. (2009)



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