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KröniK | Cavalera Conspiracy - Inflikted (2008)


Ce qu’il y a de chouette avec le metal, c’est que tout finit toujours (ou presque) par s’arranger et les ennemis d’hier ne le restent jamais bien longtemps. Combien de splits que l’on aurait penser définitifs ont finalement déboucher sur des retrouvailles quelques années plus tard, retrouvailles qui, il est vrai, s’avèrent souvent motivées par l’appel irrésistible du tiroir-caisse ? Iron Maiden et Bruce Dickinson, Judas Priest et Rob Halford, Black Sabbath et Ozzy sont des exemples parmi d’autres de cette longue litanie. La réconciliation peut néanmoins aussi sembler sincère. C’est le cas de l’amitié retrouvée entre les deux frangins Cavalera, Max et Igor, après plus de dix ans de rivalité depuis le départ du premier de Sepultura entre celui-ci et Soulfly. Et même si cette nouvelle collaboration n’a pas lieu au sein du légendaire groupe d’origine brésilienne mais dans le cadre d’un nouveau projet que l’on espère pérenne, le plus important est finalement l’existence de Cavalera Conspiracy. Ceux qui sautent déjà au plafond en pensant que Inflikted est l’album qu’ils attendaient depuis Roots, risquent d’être déçus. Et si on est tenté de le résumer comme un habile mélange entre Sepultura, Soulfy et Nailbomb, il n’en est pourtant rien, quoique que l’on ne peut nier une certaine filiation bien naturelle. Brutal (“ Hex ”, “ Terrorize ”), bien que toujours mélodique, notamment grâce au jeu de guitar-hero de Marc Rizzo (“ Inflikted ”, “ Black Ark ”, “ Must Kill ”), dont on ignorait encore aujourd’hui tout le potentiel, Inflikted exude une urgence épidermique, seul véritable oripeau du passé, avec les cicatrices d’un death metal à la Morbid Angel qui scarifient l’agressif “ Ultra-Violent ”, unique titre co-écrit par Max et Joe Duplantier (Gojira) qui, à la basse, complète étonnamment le line-up. Le disque fonce sur les chapeaux de roues, sans faire de prisonniers ni de pauses durant trois quart d’heure. Si on peut lui reprocher un certain manque d’originalité – rien, des soli de Rizzo, aux rythmiques de mammouth (“ Sanctuary ”, “ Heart Of Darkness ”) au final acoustique, très beau au demeurant, qui éclaire le superbe “ Bloodbrawl ” qui n’ait déjà été entendu – et le fait de ne pas avoir davantage employé Joe, on s’en fout pas mal à l’arrivée car Inflikted, avec son metal à la fois s        ombre, lourd et moderne, furieux, immédiat et accessible, remplit le cahier des charges qui a présidé à sa réalisation, celui d’incarner les retrouvailles des deux Cavalera autour de compos de qualité. Et puis, de toute façon, l’originalité à tout prix n’est clairement pas le but de cette nouvelle association. C’est se  faire plaisir qui prévaut ici. Mission réussie donc. Quel pied enfin de pouvoir de nouveau savourer le jeu tribal et explosif de Igor dans un projet important ! 3/5 (2008)


                                   

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