Orplid fait partie de ses formations qui déambulent à la lisière du metal, quelque part entre le neofolk, le rock gothic et la mouvance post industrielle, sans toutefois vraiment être totalement arrimées à la scène qui nous intéresse.
Mais les connexions existent, incontestables. Les atmosphères sombres, froides et déliquescentes qui drapent les albums des Allemands ne sont d’ailleurs pas les moindres de ces passerelles. Les martèlements martiaux du puissant « Luzifer », seconde piste de leur nouvel opus, le quatrième déjà, illustrent bien, par exemple, que Uwe Nolte et Frank Machau, toujours secondés par divers intervenants, sont à même de plaire aux plus ouverts d’entre vous. Par rapport à son prédécesseur, Sterbender Satyr, Greifenherz se révèle pourtant plus difficile d’accès car ils donnent parfois l’impression de partir dans plusieurs directions à la fois, là où son aîné était tenu par une ligne directrice plus homogène. Sterbender Satyr était ainsi une œuvre d’une grande pureté, d’une beauté acoustique certaine, quand bien même elle annonçait déjà par moment le chemin que son successeur prendrait deux ans plus tard, notamment ces teintes trip hop qui coloraient des titres tels que « Erster Frost » ou « Gesang der Quellnymphe ». S’il est bien entendu porté par ce chant en allemand, tour à tour masculin (celui, profond, presque suave, de Uwe Nolte) ou féminin, qui en rebutera certains mais pourra aussi en séduire beaucoup d’autres tant cette langue possède une noblesse, une grandeur, une forme de romantisme (au sens germanique du terme justement) au fort pouvoir d’évocation, Greifenherz est un agrégat d’influences multiples voire disparates, bercé entre lourdeur industrielle (« Luzifer », « Myrmidonenklage ») et respirations trip hop (« Des Sperbers Geheimnis », « Der Anarchist »). On y détecte aussi des intermèdes instrumentaux anonymes et une sorte de poème hypnotique (« Gesang An Den Horusfalken ») mais avec toujours en filigrane une noirceur sourde et prégnante, comme en témoigne le désespéré et néanmoins superbe « Schlaf Im Mohn », qu’enténèbrent des sonorités hantées. Très certainement une des plus belles pièces d’un album balayé par des atmosphères diverses. Plus que jamais, Orplid demeure donc une entité singulière qui cherche à s’affranchir des catégorisations, des étiquettes ; elle avance seule et Greifenherz est de ces disques qui ne livrent pas leur intimité facilement ; il réclame au contraire de longs préliminaires afin que l’auditeur pénètre profondément en lui et ne se laisse pas abuser par son aspect éclaté et déroutant qui en forme en fait toute la richesse. A découvrir donc. 3/5 (2009) | Facebook
Mais les connexions existent, incontestables. Les atmosphères sombres, froides et déliquescentes qui drapent les albums des Allemands ne sont d’ailleurs pas les moindres de ces passerelles. Les martèlements martiaux du puissant « Luzifer », seconde piste de leur nouvel opus, le quatrième déjà, illustrent bien, par exemple, que Uwe Nolte et Frank Machau, toujours secondés par divers intervenants, sont à même de plaire aux plus ouverts d’entre vous. Par rapport à son prédécesseur, Sterbender Satyr, Greifenherz se révèle pourtant plus difficile d’accès car ils donnent parfois l’impression de partir dans plusieurs directions à la fois, là où son aîné était tenu par une ligne directrice plus homogène. Sterbender Satyr était ainsi une œuvre d’une grande pureté, d’une beauté acoustique certaine, quand bien même elle annonçait déjà par moment le chemin que son successeur prendrait deux ans plus tard, notamment ces teintes trip hop qui coloraient des titres tels que « Erster Frost » ou « Gesang der Quellnymphe ». S’il est bien entendu porté par ce chant en allemand, tour à tour masculin (celui, profond, presque suave, de Uwe Nolte) ou féminin, qui en rebutera certains mais pourra aussi en séduire beaucoup d’autres tant cette langue possède une noblesse, une grandeur, une forme de romantisme (au sens germanique du terme justement) au fort pouvoir d’évocation, Greifenherz est un agrégat d’influences multiples voire disparates, bercé entre lourdeur industrielle (« Luzifer », « Myrmidonenklage ») et respirations trip hop (« Des Sperbers Geheimnis », « Der Anarchist »). On y détecte aussi des intermèdes instrumentaux anonymes et une sorte de poème hypnotique (« Gesang An Den Horusfalken ») mais avec toujours en filigrane une noirceur sourde et prégnante, comme en témoigne le désespéré et néanmoins superbe « Schlaf Im Mohn », qu’enténèbrent des sonorités hantées. Très certainement une des plus belles pièces d’un album balayé par des atmosphères diverses. Plus que jamais, Orplid demeure donc une entité singulière qui cherche à s’affranchir des catégorisations, des étiquettes ; elle avance seule et Greifenherz est de ces disques qui ne livrent pas leur intimité facilement ; il réclame au contraire de longs préliminaires afin que l’auditeur pénètre profondément en lui et ne se laisse pas abuser par son aspect éclaté et déroutant qui en forme en fait toute la richesse. A découvrir donc. 3/5 (2009) | Facebook
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