Dream & Desire ouvre pour Manuel Göttsching une phase pendant laquelle il devient archéologue de sa propre carrière, exhumant après une exploration de son grenier visiblement bien rempli, maints enregistrements restés jusque-là inédits : Tropical Heat (capturé en 1985), Le berceau de cristal (1975) ou bien encore Early Water (1976), gravées entre New Age Of Earth (1976) et Blackouts (1977). Dream & Desire correspond de fait à la période – les années 70 - la plus féconde du guitariste allemand, celle qui s’impose comme le témoin de l’explosion de son immense talent et de son foisonnement créatif. Ces bandes ont été à l’origine enfantées pour la radio entre les mois de mai et juin 1977 au studio Roma à Berlin et ne quitteront donc leur caveau
qu’en 1991. Vu la qualité de ces trois compositions (pour une heure de musique quand même !), écrites, produites et interprétées par un Manuel solitaire, il eut été dommage qu’elles ne soient pas tirées de leur gangue de poussière où elles sommeillaient depuis lors. Proche parfois des travaux contemporains de Mike Oldfield, cet album est une parfaite illustration du style de son auteur, ce mélange atmosphérique entre des caresses de guitares et des nappes de synthétiseurs hypnotiques. Emporté par le souffle du vent, "Dream" est une entame magnifique, longue de plus de trente minutes. Ce titre est comme une brise, légère, cristalline qui offre à Göttsching la possibilité de tricoter ses lignes stratosphériques dont il a le secret. Malgré sa longueur excessive, "Dream" réussit la gageure de ne jamais être ennuyeux. Il y a une telle beauté envoûtante, presque irréelle, dans cette déambulation poétique et aérienne, invitation contemplative au voyage, aux rêveries, que l’on ne peut que se sentir transporté avec elle. Immense ! "Desire" est le second mouvement de cette symphonie moderne. Cette complainte, irriguée par des effluves de sons électroniques, est basée sur la répétition lancinante de quelques accords autour desquels se greffent des rythmes synthétiques qui se frayent un chemin dans cette masse évanescente au point de dessiner une véritable transe nébuleuse, sorte de brouillon, d’esquisse du démentiel E2-E4 (1984). Enfin, "Despair" est une lente progression, tout d’abord uniquement pilotée par les claviers avant que ceux-ci ne fusionnent avec la guitare virtuose du maître en un orgasme sonore infini. Un grand merci donc à Manuel Göttsching via le label Spalax, pour avoir offert une seconde vie à ces trois majestueuses compositions. 4/5 (2009)
qu’en 1991. Vu la qualité de ces trois compositions (pour une heure de musique quand même !), écrites, produites et interprétées par un Manuel solitaire, il eut été dommage qu’elles ne soient pas tirées de leur gangue de poussière où elles sommeillaient depuis lors. Proche parfois des travaux contemporains de Mike Oldfield, cet album est une parfaite illustration du style de son auteur, ce mélange atmosphérique entre des caresses de guitares et des nappes de synthétiseurs hypnotiques. Emporté par le souffle du vent, "Dream" est une entame magnifique, longue de plus de trente minutes. Ce titre est comme une brise, légère, cristalline qui offre à Göttsching la possibilité de tricoter ses lignes stratosphériques dont il a le secret. Malgré sa longueur excessive, "Dream" réussit la gageure de ne jamais être ennuyeux. Il y a une telle beauté envoûtante, presque irréelle, dans cette déambulation poétique et aérienne, invitation contemplative au voyage, aux rêveries, que l’on ne peut que se sentir transporté avec elle. Immense ! "Desire" est le second mouvement de cette symphonie moderne. Cette complainte, irriguée par des effluves de sons électroniques, est basée sur la répétition lancinante de quelques accords autour desquels se greffent des rythmes synthétiques qui se frayent un chemin dans cette masse évanescente au point de dessiner une véritable transe nébuleuse, sorte de brouillon, d’esquisse du démentiel E2-E4 (1984). Enfin, "Despair" est une lente progression, tout d’abord uniquement pilotée par les claviers avant que ceux-ci ne fusionnent avec la guitare virtuose du maître en un orgasme sonore infini. Un grand merci donc à Manuel Göttsching via le label Spalax, pour avoir offert une seconde vie à ces trois majestueuses compositions. 4/5 (2009)
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