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Iron Flesh | Forged Faith Bleeding (2019)



















Son nom gravé dans un coin de notre tête, cela fait quelque temps que nous surveillons Iron Flesh. Depuis 2017 plus précisément, année où le groupe met bas son premier rejeton, Worship The Necrogod, EP fort d'un potentiel turgescent.

Une autre petite hostie plus tard (Scourge Of Demonic Incantations), vient donc le temps du véritable album. Affichant 36 minutes au compteur, Forged Faith Bleeding ne dure certes pas bien plus longtemps que ses devanciers mais outre le fait qu'une courte mais intense saillie vaudra toujours mieux qu'un long et paresseux coït, au moins remplit-il son cahier des charges, celui de labourer un death old school baveux à souhait avec une vitalité cendreuse et le goût du sang sale dans la bouche. S'il a tout de la réunion de mercenaires chevronnés, de Julien Helwin (ex Otargos, Anthennath et bien d'autres encore) à Sylver qui, en live, a prêté sa guitare à Gorod, Ad Patres ou Agressor , en passant par l'ancien bassiste de The Great Old Ones, Sébastien Lalanne et Guilhem, le batteur d'Archean, désireux de se faire plaisir en martelant un metal de la mort cher à leur cœur, le groupe ne rigole pas vraiment, pataugeant avec onctuosité dans des viscères encore fumantes.

Le métier qui est le leur commande certes une prise de son assez claire, loin de la bouille cadavérique que le genre impose mais, guitares et basse accordées plus bas que terre, couplées à une gouaille grumeleuse assurent à cette rondelle, qu'elles poissent d'un jus malsain, une hargne féroce, à l'image du asphyxien Ripping The Sacral. Ce qui n'interdit pas à Iron Flesh  de multiplier les pesants coups de reins, témoin ce Invade, Conquer & Dominate dont la vélocité torrentueuse est brisé par de lourds récifs. Au point de parfois s'abîmer dans la nasse rugueuse du pur doom death comme l'illustrent le dramatique Harbinger of Desolation que tissent des guitares engourdies par une infinie tristesse ou bien ce Stench Of Morbid Perversion dans les entrailles duquel infuse une noirceur malsaine. Oscillant entre perforations rampantes (Malignant Kingdom, Where Universe Collide) et éjaculations frénétiques (Celestial Disciple's Incarnation), l'opus donne néanmoins en de rares occasions l'impression de s'égarer sur un terrain mélodique qui lui sied moins. L'intro de Red Sky Aeon et surtout le surprenant To the Land Of Darkness & Deep Shadow n'évitent que de peu le sirop, auquel on préfère bien entendu une semence plus visqueuse. Mais sous l'égide d'une instrumentation caverneuse, le groupe ne quitte heureusement jamais l'obscurité charbonneuse de macabres boyaux. Forged Faith Bleeding hisse les couleurs rouges du death old school, errant parfois aux confins d'un doom funèbre et boueux. (20.11.2019 | La Horde Noire)

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