Heureusement, il y aura toujours des affreux vilains pour forniquer avec la putain de Bethléem. Heureusement, le black metal crade comme de flot menstruel, blasphématoire et primitif existera toujours.
Heureusement, il y aura toujours Archgoat qui a repris à son compte le flambeau abandonné dans la fange par l'ancêtre Beherit, avec lequel il a partagé la couche le temps d'un split référentiel en 1999. The light - Devouring Darkness avec sa délicieuse pochette due au mythique Chris Moyen est tout un poème : "Sodomator Of The Doomed Venus", "Fornicated Messiah", "The Dawn Of The Antechrist"... C'est bordélique et bestial à souhait avec des saillies qui font saigner les muqueuses et qui ne dépassent jamais les trois minutes. Les Finlandais violent les vagins auditifs avec leurs verges gonflées d'une vermine maléfique et pestilentielle. Mais derrière la provocation affichée et une musique (faussement) simpliste, il y a des mecs qui maîtrisent leur sujet. Faire du bruit sans patauger dans la cacophonie est tout un art et Archgoat fait partie des meilleurs empaleurs de chattes dans le genre.
Certes, tout ça fonce à 100 à l'heure ("Worms Born Of Martyrdom" par exemple), certes la sodomie est pratiquée sans vaseline mais le groupe sait malgré tout rester presque mélodique dans sa façon d'écarteler les chairs, comme il sait ne pas se répéter dans un style pourtant rongé par des règles strictes et immuables. The Light - Devouring Darkness est un maelstrom grouillant qui sent le sperme et exsude un fluide véritablement démoniaque. Essentiellement instrumentales, tant le chant est bouffé, gangrené par les guitares et une batterie déglinguée, ces dix crachats sont d'une violence hallucinante dont on sort exsangue ; ils forment un seul bloc mangé par les vers dont chaque titre finit par se confondre avec celui qui lui succède. C'est un pilonnage en règle, un viol collectif. Et quand les Finlandais décident de serrer (par moment uniquement !) le frein à main, comme ils savent le faire sur le terminal "Tribulation Of The King Of Worms", le résultat est sans appel : terrifiant. Cet album - le second seulement du groupe - est court mais aller au-delà tiendrait du supplice (de Tantale ?) : en une trentaine de petites minutes, la messe invertie est dite. The Light - Devouring Darkness est un peu le Reign In Blood (un cran en dessous tout de même) du black metal primitif. Ca fait mal mais qu'est-ce que ça fait du bien parfois d'être pénétré à la préhistorique ! La tendresse, c'est bien, la sauvagerie aussi. De temps en temps... (2009 | Music Waves )
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