Son nom ne doit ni vous effrayer ni vous égarer, Lykantropi n'est pas un groupe de black metal ou affilié mais au contraire le chantre d'un prog rock bucolique comme échappé des années 60 et 70.
Il est originaire de Suède, terre toujours fertile en rock antédiluvien. Et surtout inspiré. Dont acte. S'il accueille dans ses rangs une chanteuse, My Shaolin (c'est comme cela qu'elle se fait appeler) partage en réalité le micro avec son compère guitariste, et accessoirement fondateur, Martin Östlund. Cette dualité, qui confère à la musique des Suédois une patine sixties - ce n'est pas pour rien que ces derniers citent The Mamas & The Papas comme influence - s'accompagne de touches folk boisées qui pigmentent une trame psychédélique tricoté par un collectif (ils sont sept) bercé par une esthétique très flower power. Remarqué par un galop d'essai éponyme en 2017, Lykantropi était donc fortement attendu par les amoureux de sonorités aussi tendres que forestières. "Spirituosa" ne les décevra pas, véritable voyage dans le temps chamarré et anachronique. N'espérez pas y croiser des guitares saturés, vous n'en trouverez pas. Si quelques riffs paraissent plus appuyés, comme lors d'un 'Queen Of Night' qui n'hésite pas s'emballer timidement ou ce 'Wild Flowers' qui lance l'écoute en alternant tempo soutenu et déambulation rêveuse, l'ensemble ne s'ébroue donc que rarement.
Le groupe préfère baguenauder à travers une clairière entre prog pastoral et folk poétique. Des percussions moelleuses et une flûte enchanteresse s'invitent dans cette sarabande pour un résultat charmant que jalonnent des compositions finement ciselées. Parmi celles-ci, il convient de mentionner 'Vestigia', plainte pulsative emportée par un tourbillon de vocalises masculines et féminines ou bien 'Spirtuosa', échappée instrumentale chaloupée et tout en progression. A l'instar du reste du menu, ces deux titres sont sillonnés par la flûte sylvestre et ondoyante de la ravissante Ia Öberg. 'Seven Blue', que la chanteuse guide presque seule, le fragile 'Songbird', nimbé de claviers duveteux ou le plus rythmé 'Sunrise' sont également à mettre à l'actif de ce très bel album que le long 'Sällsamma Natt' achève sur une note lente et progressive dont la poésie champêtre est soulignée par un chant en suédois. Avec ce "Spirituosa" tranquille et rêveur, Lykantropi transforme l'essai, selon la formule consacrée, artisan d'un prog folk feuillu qui sent la mousse et les champignons. (19.05.2019)
Il est originaire de Suède, terre toujours fertile en rock antédiluvien. Et surtout inspiré. Dont acte. S'il accueille dans ses rangs une chanteuse, My Shaolin (c'est comme cela qu'elle se fait appeler) partage en réalité le micro avec son compère guitariste, et accessoirement fondateur, Martin Östlund. Cette dualité, qui confère à la musique des Suédois une patine sixties - ce n'est pas pour rien que ces derniers citent The Mamas & The Papas comme influence - s'accompagne de touches folk boisées qui pigmentent une trame psychédélique tricoté par un collectif (ils sont sept) bercé par une esthétique très flower power. Remarqué par un galop d'essai éponyme en 2017, Lykantropi était donc fortement attendu par les amoureux de sonorités aussi tendres que forestières. "Spirituosa" ne les décevra pas, véritable voyage dans le temps chamarré et anachronique. N'espérez pas y croiser des guitares saturés, vous n'en trouverez pas. Si quelques riffs paraissent plus appuyés, comme lors d'un 'Queen Of Night' qui n'hésite pas s'emballer timidement ou ce 'Wild Flowers' qui lance l'écoute en alternant tempo soutenu et déambulation rêveuse, l'ensemble ne s'ébroue donc que rarement.
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