Bel exemple de stakhanovisme ! Déjà impliqué dans quatre projets parallèles (Rattenfanger, Necrom, Precambrian et Windswept qui vient de sortir du four son deuxième album "The Outlocker"), Roman Saenko nous livre sous le nom de Drudkh "A Few Lines In Archaic Ukrainian", après un "They Often See Dreams About The Spring" publié en mars 2018.
En réalité, il s’agit seulement du fruit des trois alliances nouées respectivement avec Hades Almighty (‘Golden Horse’ et ’Fiery Serpent’), Grift (‘His Twenty-Fourth Spring’ et ‘Autumn In Sepia’) et Paysage d’Hiver (‘All Shades Of Silence’ et ‘The Night Walks Towards Her Throne’), agrégat de six compositions offertes en l’espace de trois ans, entre 2015 et 2017 et dont les fans de Drudkh ne peuvent d’ailleurs ignorer l’existence. L’intérêt de ce qui n’est finalement qu’une compilation pourrait donc être limité en ce sens que son contenu ne revêt ainsi aucune surprise, sauf pour le néophyte qui le confondra, peut-être, avec un disque à part en entière. Pourtant, eu égard à leur qualité, il aurait été dommage que ces titres ne soient pas réunis et demeurent éparpillés. Outre le fait que leurs textes soient tous tirés de l’œuvre de poètes ukrainiens tels que Yevhen Pluzhnyk ou Maik Yohansen, ces morceaux partagent la même sève, à la fois sinistre et atmosphérique, qui coule dans les veines des dernières offrandes du groupe. Pas les meilleures pour les puristes qui regretteront toujours l’époque de "Forgotten Legends" et de "Autumn Aurora", sommets de toutes façons indépassables. Pourtant, loin des fonds de tiroir que leur origine aurait pu les condamner à être, ces pistes comptent parmi ce que Drudkh a enfanté de plus excitant depuis dix ans. Et ainsi rassemblées, elles forment ainsi un album excellent. Mieux, certaines d'entre elles ne sont pas si éloignées que cela des complaintes émaillant ses premiers opus, nous rappelant au passage combien le groupe était (et reste encore) grand. Pistes noueuses enracinées dans un humus automnal, 'His Twenty-Fourth Spring’ et ‘Autumn In Sepia’ ne dépareilleraient ainsi pas du menu de "Blood In Ours Wells" par exemple, même si leurs auteurs ont troqué le lustre forestier et désolé qui nimbait leurs débuts pour une expression plus technique voire complexe quoique toujours enveloppée d'une tristesse venue du fond des temps ('The Night Walks Towards Her Throne’). S'il a quelque peu perdu de sa magie en cours de route, le black metal brodé par les Ukrainiens conserve à la fois toute sa fielleuse austérité, comme en témoigne ce 'Fiery Serpent' peu avare en crues rapides, ainsi que cette inclination pour les longs développements à l'image d'un 'Golden Horse' qui rivalise, au sein d'un canevas sinueux, d'ambiances désespérées et d'une brutale sévérité. Et à l'arrivée, il est même permis de se demander si "A Few Lines In Archaic Ukainian" ne se révèle pas supérieur aux récents "Eternal Turn Of The Wheel" ou "A Furrow Cut Short", en dépit de son origine morcelée. (24.04.2019 | Music Waves)
En réalité, il s’agit seulement du fruit des trois alliances nouées respectivement avec Hades Almighty (‘Golden Horse’ et ’Fiery Serpent’), Grift (‘His Twenty-Fourth Spring’ et ‘Autumn In Sepia’) et Paysage d’Hiver (‘All Shades Of Silence’ et ‘The Night Walks Towards Her Throne’), agrégat de six compositions offertes en l’espace de trois ans, entre 2015 et 2017 et dont les fans de Drudkh ne peuvent d’ailleurs ignorer l’existence. L’intérêt de ce qui n’est finalement qu’une compilation pourrait donc être limité en ce sens que son contenu ne revêt ainsi aucune surprise, sauf pour le néophyte qui le confondra, peut-être, avec un disque à part en entière. Pourtant, eu égard à leur qualité, il aurait été dommage que ces titres ne soient pas réunis et demeurent éparpillés. Outre le fait que leurs textes soient tous tirés de l’œuvre de poètes ukrainiens tels que Yevhen Pluzhnyk ou Maik Yohansen, ces morceaux partagent la même sève, à la fois sinistre et atmosphérique, qui coule dans les veines des dernières offrandes du groupe. Pas les meilleures pour les puristes qui regretteront toujours l’époque de "Forgotten Legends" et de "Autumn Aurora", sommets de toutes façons indépassables. Pourtant, loin des fonds de tiroir que leur origine aurait pu les condamner à être, ces pistes comptent parmi ce que Drudkh a enfanté de plus excitant depuis dix ans. Et ainsi rassemblées, elles forment ainsi un album excellent. Mieux, certaines d'entre elles ne sont pas si éloignées que cela des complaintes émaillant ses premiers opus, nous rappelant au passage combien le groupe était (et reste encore) grand. Pistes noueuses enracinées dans un humus automnal, 'His Twenty-Fourth Spring’ et ‘Autumn In Sepia’ ne dépareilleraient ainsi pas du menu de "Blood In Ours Wells" par exemple, même si leurs auteurs ont troqué le lustre forestier et désolé qui nimbait leurs débuts pour une expression plus technique voire complexe quoique toujours enveloppée d'une tristesse venue du fond des temps ('The Night Walks Towards Her Throne’). S'il a quelque peu perdu de sa magie en cours de route, le black metal brodé par les Ukrainiens conserve à la fois toute sa fielleuse austérité, comme en témoigne ce 'Fiery Serpent' peu avare en crues rapides, ainsi que cette inclination pour les longs développements à l'image d'un 'Golden Horse' qui rivalise, au sein d'un canevas sinueux, d'ambiances désespérées et d'une brutale sévérité. Et à l'arrivée, il est même permis de se demander si "A Few Lines In Archaic Ukainian" ne se révèle pas supérieur aux récents "Eternal Turn Of The Wheel" ou "A Furrow Cut Short", en dépit de son origine morcelée. (24.04.2019 | Music Waves)
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