L'habit ne fait pas (toujours) le moine. Ainsi, faute de sucer la moelle d'un death tout court que sa pochette et le logo de son auteur promettaient, "Endarkenment" épand le morbide brouet d'un death doom granitique. Paresseux comme la partition qu'ils sculptent, les Espagnols auront mis six ans pour accoucher d'un successeur à l’originel "Prehuman".
Entre ces deux hosties, le groupe a fait peau neuve en recrutant un nouveau bassiste et surtout deux autres guitaristes, venus épauler le dénommé Moregod. Ce n'est donc pas moins de quatre manches qui se dressent dans cette nuit épaisse et tentaculaire. Un peu comme Ataraxie duquel Onirophagus tend à se rapprocher, l'exemplaire démesure en moins. Et une bonne part du génie tout aussi en friche. De fait, le sextet appartient à ces artisans de série B, éternels suiveurs d'un culte dont il récite le credo avec application et une sincérité qu'on ne saurait lui contester. Braconnant sur les terres aussi pesantes que désespérées d'un Mournful Congregation, les Hispaniques érigent un art robuste, chantre d'un doom death finalement plus mélancolique que funèbre, démontrant en cela qu'une formation méditerranéenne ne parviendra jamais à sonner d'une manière aussi noire qu'un flagellant venu de contrées plus septentrionales - question de déterminisme géographique.
Cela ne fait pas de "Endarkenment" une déception mais force est de reconnaître que l'enténèbrement promis se fait désirer. Si Paingrinder exécute de caverneuses gorges profondes, les trois bretteurs se chargent de tisser une toile dont la tristesse se mue en lumineuse mélodie. Reste un opus solide qui respecte son cahier des charges en déroulant quatre plaintes aux allures de bloc pétrifié. Le groupe maîtrise son sujet, incontestablement, plaquant des remous là où il faut ('Book of The Half Men') mais échoue quand même quelque peu lorsqu'il essaie de matérialiser une inexorabilité tellurique lors d'un éponyme titre terminal qu'il étire sur plus de vingt (très longues) minutes. Onirophagus n'invente rien, c'est entendu, mais l'amateur d'un doom des abysses taillé dans une roche tendre ne manquera pas d'être rassasié par ce "Endarkenment" dont le caractère inodore ne l'exonère cependant pas d'une force insondable à laquelle se mêle la beauté figée d'un gisant. (15.03.2019 | Music Waves)
Entre ces deux hosties, le groupe a fait peau neuve en recrutant un nouveau bassiste et surtout deux autres guitaristes, venus épauler le dénommé Moregod. Ce n'est donc pas moins de quatre manches qui se dressent dans cette nuit épaisse et tentaculaire. Un peu comme Ataraxie duquel Onirophagus tend à se rapprocher, l'exemplaire démesure en moins. Et une bonne part du génie tout aussi en friche. De fait, le sextet appartient à ces artisans de série B, éternels suiveurs d'un culte dont il récite le credo avec application et une sincérité qu'on ne saurait lui contester. Braconnant sur les terres aussi pesantes que désespérées d'un Mournful Congregation, les Hispaniques érigent un art robuste, chantre d'un doom death finalement plus mélancolique que funèbre, démontrant en cela qu'une formation méditerranéenne ne parviendra jamais à sonner d'une manière aussi noire qu'un flagellant venu de contrées plus septentrionales - question de déterminisme géographique.
Cela ne fait pas de "Endarkenment" une déception mais force est de reconnaître que l'enténèbrement promis se fait désirer. Si Paingrinder exécute de caverneuses gorges profondes, les trois bretteurs se chargent de tisser une toile dont la tristesse se mue en lumineuse mélodie. Reste un opus solide qui respecte son cahier des charges en déroulant quatre plaintes aux allures de bloc pétrifié. Le groupe maîtrise son sujet, incontestablement, plaquant des remous là où il faut ('Book of The Half Men') mais échoue quand même quelque peu lorsqu'il essaie de matérialiser une inexorabilité tellurique lors d'un éponyme titre terminal qu'il étire sur plus de vingt (très longues) minutes. Onirophagus n'invente rien, c'est entendu, mais l'amateur d'un doom des abysses taillé dans une roche tendre ne manquera pas d'être rassasié par ce "Endarkenment" dont le caractère inodore ne l'exonère cependant pas d'une force insondable à laquelle se mêle la beauté figée d'un gisant. (15.03.2019 | Music Waves)
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