Si nous n'en savons toujours pas plus à son sujet, si ce n'est qu'il s'agit d'un duo suédois dont les membres encapuchonnés se font appeler Urzul (guitares) et Vargher (le reste), une chose est néanmoins certaine : Murg se révèle être un excellent artisan de l'art noir, celui qui, froid et grésillant, minéral et nocturne, n'en brille pas moins d'un sombre éclat mélodique. Mais, Nordvis oblige (ou pas), le tandem noue au final plus de liens avec Stilla ou Grift, leurs compagnons de label, qu'avec les Watain et autre Valkyrja, bien plus cru(el)s dans leur lecture du genre, malsaine et impie.
Défloré par le remarqué "Varg & Bjorn" (2015), rapidement suivi de "Gudatall" (2016), le black metal qu'il forge trouve dans "Strävan", un réceptacle plus vibrant et immersif encore. Comparé à ses devanciers, ce troisième appuie davantage sur la pédale de frein, soulignant la beauté crépusculaire d'atmosphères engourdies par l'hiver. Seul 'Berget' galope vraiment à bride abattue, renouant par là-même avec l'héritage des années 90, de Dissection à Sacramentum. Si 'Altaret' et surtout 'le furieux 'Korpen' impriment à leur tour un tempo plutôt véloce, les fissures qui le découpent, laissent pénétrer des ambiances hivernales et granuleuses que tissent ces guitares taillées dans la roche. Mais notre préférence s'oriente vers les pulsations d'une lancinance reptilienne qui permettent plus encore à ses géniteurs d'ouvrir les vannes d'une froideur mortuaire.
Ce qui ne leur interdit pas d'arborer des traits toujours incisifs ('Ur Myren') ni d'éclaire d'une pale lumière la grotte dans laquelle ils ruminent leur misanthropie ('Renhet'). Les teintes boisées qui par moment tavelaient "Varg & Bjorn", ont été remisées au profit d'un art noir cacheté d'une négativité granitique. S'il ne manquera pas d'évoquer chez certains Mgla ou Farsot, Murg signe ses compositions d'un geste rude, nerveux, allant toujours à l'essentiel sans jamais s'égarer dans les méandres d'une architecture tentaculaire, ce qui le soustrait en fait à cette comparaison. Son metal noir se veut enraciné dans une nature rocailleuse qui, loin d'être rédemptrice, se montre au contraire vengeresse sinon meurtrière. Avec ce "Strävan" obsédant, les Suédois poursuivent leur chemin, creusant leur sillon âpre et rampant qui draine de glaciales mélodies. (04.04.2019)
Défloré par le remarqué "Varg & Bjorn" (2015), rapidement suivi de "Gudatall" (2016), le black metal qu'il forge trouve dans "Strävan", un réceptacle plus vibrant et immersif encore. Comparé à ses devanciers, ce troisième appuie davantage sur la pédale de frein, soulignant la beauté crépusculaire d'atmosphères engourdies par l'hiver. Seul 'Berget' galope vraiment à bride abattue, renouant par là-même avec l'héritage des années 90, de Dissection à Sacramentum. Si 'Altaret' et surtout 'le furieux 'Korpen' impriment à leur tour un tempo plutôt véloce, les fissures qui le découpent, laissent pénétrer des ambiances hivernales et granuleuses que tissent ces guitares taillées dans la roche. Mais notre préférence s'oriente vers les pulsations d'une lancinance reptilienne qui permettent plus encore à ses géniteurs d'ouvrir les vannes d'une froideur mortuaire.
Ce qui ne leur interdit pas d'arborer des traits toujours incisifs ('Ur Myren') ni d'éclaire d'une pale lumière la grotte dans laquelle ils ruminent leur misanthropie ('Renhet'). Les teintes boisées qui par moment tavelaient "Varg & Bjorn", ont été remisées au profit d'un art noir cacheté d'une négativité granitique. S'il ne manquera pas d'évoquer chez certains Mgla ou Farsot, Murg signe ses compositions d'un geste rude, nerveux, allant toujours à l'essentiel sans jamais s'égarer dans les méandres d'une architecture tentaculaire, ce qui le soustrait en fait à cette comparaison. Son metal noir se veut enraciné dans une nature rocailleuse qui, loin d'être rédemptrice, se montre au contraire vengeresse sinon meurtrière. Avec ce "Strävan" obsédant, les Suédois poursuivent leur chemin, creusant leur sillon âpre et rampant qui draine de glaciales mélodies. (04.04.2019)
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