Quand elle ne martèle pas son black metal spatial et atmosphérique au sein de l'entité qui porte son nom, Brouillard rumine sa mélancolie et sa misanthropie par le biais de J'ai si froid... Associée à Dunkel, le corbeau derrière Drakonhail et Sale Freux, à l'occasion de deux premières offrandes figées dans la glace et le désespoir, c'est désormais seule - pour le moment en tout cas - qu'elle poursuit sa route.
Né de ses multiples déambulations en solitaire à travers les Pyrénées ariégeoises, qu'elle a photographiées en un très beau travail qui en illustre le livret, Loin des hommes se nourrit de cet isolement. Il faut sans doute avoir déjà goûté soi-même aux morsures de la solitude pour être touché comme il se doit par cet album qui invite au recueillement, longue errance contemplative dont Brouillard est le guide. Marchant dans ses pas, nous la suivons, vrillés par ces lignes de guitares polluées qui ruissellent depuis de froides parois rocailleuses et qui confinent à une forme de transe hypnotique. Idéalement masterisé par Bornyhake (Borgne), Loin des hommes se parcourt comme une randonnée, après avoir répondu à L'appel du vide et dont Le rappel des plaines sonne la fin au bout de plus d'une heure reclus dans le creux de ces montagnes toutes en majesté. Si une profonde tristesse les enserre, témoin cette Valse mélancolique poignante et hantée par de douloureux arpèges, ces longues compositions paraissent en réalité pourtant vierge de toute trace de haine ou de dégoût car cet éloignement des hommes n'est pas subi mais recherché. De là, la plénitude qui se dégage de cette échappée que l'on a envie de partager. Qu'y-a-t-il de plus beau que la contemplation de cette nature montagneuse, seul et débarrassé de l'hystérie humaine ? J'ai si froid... capte cette beauté (Endurer pour éprouver la candeur) et le sentiment puissant d'humilité face à une géographie qui nous domine (L'espoir et le dernier à crever).
Plus qu'à une communion, Loin des hommes invite à la modestie. Certes moins déprimée que bercée par une tristesse lancinante, l'oeuvre n'en demeure pas moins hachurée par une inexorable noirceur à l'image de La débâcle, lent cheminement englué dans un désespoir boisé et que drape le suaire brumeux de l'hiver. Obsédante, la guitare y dessine des reliefs neigeux et autarciques. Loin de baguenauder avec légèreté, Brouillard vit une épreuve où la souffrance se conjugue à l'accomplissement. La promenade se mût en périple initiatique avec au bout, une forme de satisfaction simple mais ô combien précieuse. Ce faisant, J'ai si froid... accouche d'une ode à la solitude à la fois extrêmement personnelle en cela qu'elle matérialise les émotions de son auteur et capable en même temps de nous envelopper de sa triste et saisissante beauté. (13.04.2019 | La Horde Noire)
Né de ses multiples déambulations en solitaire à travers les Pyrénées ariégeoises, qu'elle a photographiées en un très beau travail qui en illustre le livret, Loin des hommes se nourrit de cet isolement. Il faut sans doute avoir déjà goûté soi-même aux morsures de la solitude pour être touché comme il se doit par cet album qui invite au recueillement, longue errance contemplative dont Brouillard est le guide. Marchant dans ses pas, nous la suivons, vrillés par ces lignes de guitares polluées qui ruissellent depuis de froides parois rocailleuses et qui confinent à une forme de transe hypnotique. Idéalement masterisé par Bornyhake (Borgne), Loin des hommes se parcourt comme une randonnée, après avoir répondu à L'appel du vide et dont Le rappel des plaines sonne la fin au bout de plus d'une heure reclus dans le creux de ces montagnes toutes en majesté. Si une profonde tristesse les enserre, témoin cette Valse mélancolique poignante et hantée par de douloureux arpèges, ces longues compositions paraissent en réalité pourtant vierge de toute trace de haine ou de dégoût car cet éloignement des hommes n'est pas subi mais recherché. De là, la plénitude qui se dégage de cette échappée que l'on a envie de partager. Qu'y-a-t-il de plus beau que la contemplation de cette nature montagneuse, seul et débarrassé de l'hystérie humaine ? J'ai si froid... capte cette beauté (Endurer pour éprouver la candeur) et le sentiment puissant d'humilité face à une géographie qui nous domine (L'espoir et le dernier à crever).
Plus qu'à une communion, Loin des hommes invite à la modestie. Certes moins déprimée que bercée par une tristesse lancinante, l'oeuvre n'en demeure pas moins hachurée par une inexorable noirceur à l'image de La débâcle, lent cheminement englué dans un désespoir boisé et que drape le suaire brumeux de l'hiver. Obsédante, la guitare y dessine des reliefs neigeux et autarciques. Loin de baguenauder avec légèreté, Brouillard vit une épreuve où la souffrance se conjugue à l'accomplissement. La promenade se mût en périple initiatique avec au bout, une forme de satisfaction simple mais ô combien précieuse. Ce faisant, J'ai si froid... accouche d'une ode à la solitude à la fois extrêmement personnelle en cela qu'elle matérialise les émotions de son auteur et capable en même temps de nous envelopper de sa triste et saisissante beauté. (13.04.2019 | La Horde Noire)
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