Un mot pour commencer, au sujet de Trancendance, label aussi modeste que précieux dont les offrandes possèdent la noblesse de l'artisanat. Ne cessant de s'enrichir, son catalogue fouille l'immensité obscure et atmosphérique du black metal spatial aux confins de l'ambient.
Aux côtés de la production familiale (Brouillard, J'ai si froid...) se glissent, excusez du peu, certains projets de Bornyhake tels que Decomposition et ce Astral Silence qui nous intéresse présentement. S'il n'en tire pas les ficelles, gageons que le recrutement en tant que guitariste de cette figure de l'underground suisse (mais pas que) devrait extraire cette entité dont les commandes sont aux mains de son ancien bassiste live, Quaoar, de l'ornière de la seconde zone dans lequel elle végétait depuis plusieurs années. Astral Silence ne nous est pas pour autant inconnu, on se souvient ainsi avoir été happé par son premier vol (in)habité, il y a bientôt dix ans, sous l'égide de l'écurie russe Kunsthauch, aujourd'hui en sommeil, qui publiera par la suite Open Cold Dark Matter en 2013. Des débuts prometteurs mais oubliés qui n'annonçaient donc pas la monumentale réussite à venir. Car Sagittarius A* en est une. Incontestablement. De celles à rendre jaloux un Avantgarde chez lequel elle aurait eu toute sa place. Comment expliquer cette métamorphose ? Par le plateau de luxe offert par ce troisième album ? Car autour de Quaoar et de Bornyhake (qui l'a par ailleurs gravé, mixé et masterisé), les invités prestigieux sont nombreux, surgissant au gré de ces pulsations enveloppantes bourdonnant d'une ténébreuse puissance. Déhà y tient la basse, Christoph Ziegler (Vinterriket) tapissent les dernières mesures de Alpha Pavonis de ses nappes ambient, Dam et S3th de Mordor hantent cette même piste de leurs vocalises et Zhaaral (Darkspace) vient tisser ses lignes de guitares d'une autre dimension sur AchernaR et Sirius. S'il nous laisse rêveur, ce casting pourrait se réduire à une contribution anecdotique qui n'aurait d'autre but que de faire vendre. Bien au contraire, Sagittarius A* se nourrit de cette addition de talents pour s'imposer comme une œuvre maîtresse du space black metal dont il exploite tous les invariants qu'il façonne avec un sens de la léthargie admirable. L'opus a quelque chose d'un vaisseau majestueux qui dérive dans l'espace par l'entremise de longues plaintes aux couleurs stellaires.
Grondant d'une voix d'outre-tombe et enlisé dans une lenteur pétrifiée AchernaR amorce pourtant l'écoute sous les auspices du funeral doom à la manière d'un derelict vertigineux. Nimbé d'une atmosphère énigmatique, Canopus résonne en revanche de cette noirceur immersive propre au black cosmique. Chant écorché et percussions robotiques fusionnent sous la forme d'un astre mystérieux que recouvrent telle une toile des guitares qui semblent s'être échappées d'un trou noir. Après une entame rêveuse, Sirius étire à nouveau une trame apathique finalement plus proche d'une expression funèbre que du pur metal noir, même si sa dernière partie, pleine d'une emphase astrale infirme quelque peu cette impression. Esoteric n'est parfois pas si loin. Quant à Alpha Pavonis, il témoigne à son tour de cette hybridation entre funeral doom, ambient et space black, piste à l'architecture curieuse où la torpeur du tempo se conjugue à ses psalmodies métaphysiques avant que CZ vienne broder une outro qui touche à l'Absolu. A la hauteur des forces en présence, Sagittarius A* est un must du genre à la fois spatial et funéraire et d'une beauté puissamment évocatrice. (22.04.2019 | La Horde Noire)
Aux côtés de la production familiale (Brouillard, J'ai si froid...) se glissent, excusez du peu, certains projets de Bornyhake tels que Decomposition et ce Astral Silence qui nous intéresse présentement. S'il n'en tire pas les ficelles, gageons que le recrutement en tant que guitariste de cette figure de l'underground suisse (mais pas que) devrait extraire cette entité dont les commandes sont aux mains de son ancien bassiste live, Quaoar, de l'ornière de la seconde zone dans lequel elle végétait depuis plusieurs années. Astral Silence ne nous est pas pour autant inconnu, on se souvient ainsi avoir été happé par son premier vol (in)habité, il y a bientôt dix ans, sous l'égide de l'écurie russe Kunsthauch, aujourd'hui en sommeil, qui publiera par la suite Open Cold Dark Matter en 2013. Des débuts prometteurs mais oubliés qui n'annonçaient donc pas la monumentale réussite à venir. Car Sagittarius A* en est une. Incontestablement. De celles à rendre jaloux un Avantgarde chez lequel elle aurait eu toute sa place. Comment expliquer cette métamorphose ? Par le plateau de luxe offert par ce troisième album ? Car autour de Quaoar et de Bornyhake (qui l'a par ailleurs gravé, mixé et masterisé), les invités prestigieux sont nombreux, surgissant au gré de ces pulsations enveloppantes bourdonnant d'une ténébreuse puissance. Déhà y tient la basse, Christoph Ziegler (Vinterriket) tapissent les dernières mesures de Alpha Pavonis de ses nappes ambient, Dam et S3th de Mordor hantent cette même piste de leurs vocalises et Zhaaral (Darkspace) vient tisser ses lignes de guitares d'une autre dimension sur AchernaR et Sirius. S'il nous laisse rêveur, ce casting pourrait se réduire à une contribution anecdotique qui n'aurait d'autre but que de faire vendre. Bien au contraire, Sagittarius A* se nourrit de cette addition de talents pour s'imposer comme une œuvre maîtresse du space black metal dont il exploite tous les invariants qu'il façonne avec un sens de la léthargie admirable. L'opus a quelque chose d'un vaisseau majestueux qui dérive dans l'espace par l'entremise de longues plaintes aux couleurs stellaires.
Grondant d'une voix d'outre-tombe et enlisé dans une lenteur pétrifiée AchernaR amorce pourtant l'écoute sous les auspices du funeral doom à la manière d'un derelict vertigineux. Nimbé d'une atmosphère énigmatique, Canopus résonne en revanche de cette noirceur immersive propre au black cosmique. Chant écorché et percussions robotiques fusionnent sous la forme d'un astre mystérieux que recouvrent telle une toile des guitares qui semblent s'être échappées d'un trou noir. Après une entame rêveuse, Sirius étire à nouveau une trame apathique finalement plus proche d'une expression funèbre que du pur metal noir, même si sa dernière partie, pleine d'une emphase astrale infirme quelque peu cette impression. Esoteric n'est parfois pas si loin. Quant à Alpha Pavonis, il témoigne à son tour de cette hybridation entre funeral doom, ambient et space black, piste à l'architecture curieuse où la torpeur du tempo se conjugue à ses psalmodies métaphysiques avant que CZ vienne broder une outro qui touche à l'Absolu. A la hauteur des forces en présence, Sagittarius A* est un must du genre à la fois spatial et funéraire et d'une beauté puissamment évocatrice. (22.04.2019 | La Horde Noire)
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