Quand deux mecs de Municipal Waste, Nick Poulos (guitares) et Ryan Waste (basse) s'associent avec un vétéran de la scène hardcore/thrash des années 80, soit l'ancien batteur de D.R.I. Felix Griffin, afin de lutiner un bon vieux heavy speed des familles, cela donne Bat. Tout simplement. Les gars n'ont d'autre prétention que de se faire plaisir en ramonant un (sous) genre aussi anachronique qu'indémodable.
C'est donc du garanti sans OGM dedans, du qui suinte l'urgence un peu punk par tous les pores. Du qui éjacule à la vitesse d'un puceau qui vient de trouver le chemin de son calbute humide. Sale comme un Tampax usagé, ca sent le Motörhead hirsute et énervé. Ca pue aussi le Midnight ferrugineux, son compagnon d'écurie, celle de Hells Headbangers, gage d'authencité s'il en est. Tout cela pourrait ne pas dépasser la petite giclée du soir, taillé pour la bière et la route. Pourtant, derrière l'attirail poissé de sperme, on devine des gaillards dont le métier suinte aux oreilles même quand les saillies ne franchissent pas la barre des trois minutes au jus.
Ce dont témoignaient déjà le 7'' "Cruel Discipline" et plus encore ce "Axestasy", rondelle aussi petite par la durée (treize minutes) que grande par son énergie ravageuse et communicative. Les Américains vont très vite, imprimant un tempo furieusement crado et rock'n'roll, qui donne envie de taper des santiags. Mais ils savent inoculer leur venin, à l'image de ce 'Wild Fever' aux allures d'hymne instantané. Même punition avec un 'Long Live The Lewd', toutefois plus vicieux. Au détour du rampant 'ICE', u timide solo finit par jaillir, preuve que le trio ne sacrifie jamais les mélodies sur l'autel du rétro thrash. De fait, bien que survitaminé, l'ensemble reste étonnamment propre, loin des ébats bordéliques (peut-être) espérés. L'instrumental 'Slash Of The Blade' a tout du court hommage aux slashers des années 80 avec ces quelques notes échappées du Halloween de John Carpenter cependant que 'Axestasy' galope sur les terres du Iron Maiden période Di Anno. Trois ans après "Wings Of Chains", son premier album, Bat confirme qu'il doit être pris au sérieux, side-project peut-être mais qui porte inscrit dans sa chair la griffe de mercenaires chevronnés. Du tout bon. (08.04.2019)
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