"Black Celestial Orbs" creuse dans la chair des crevasses obscures où s’écoule une cascade aux eaux glaciales et nocturnes.
Si le nom de Gnosis Of The Witch vous rappelle quelque chose, évocateur d’une bestiole tapie dans des recoins grumeleux, alors celui de Veiled ne devrait pas vous être étranger puisqu'il s'agit de la même créature, rebaptisée ainsi il y a trois ans. Nouvelle identité donc mais le black metal cryptique gravé par le tandem américain demeure quant à lui (presque) inchangé, quand bien même il semble ne plus s'abîmer autant dans les replis d'une chair caverneuse, expliquant peut-être ce changement de patronyme survenu après le split partagé avec Gra dont le batteur, Dimman (When Nothing Remains) a récemment remplacé Swartadauþaz au côté de Niðafjöll, l'incontestable âme de ces lieux obscurs.
L'attente de ce qui se révèle être au final le premier opus longue durée (enfin !) de l'entité et ce, quelque soit son nom, n'en demeurait donc pas moins grande. Edité, comme ses petits aînés par l’indispensable Iron Bonehead, Black Celestial Orbs se dévoile sous les traits abrupts d'un art torrentueux avalé par des ténèbres ferreuses. Rapide et implacable, il creuse dans la chair des crevasses obscures où s’écoule une cascade aux eaux glaciales et nocturnes. Ce qui frappe tout d’abord à son écoute est l’énergie du magma instrumental qui gronde dans les profondeurs de ses entrailles, témoin ce ‘Luminous’ qui galope à travers des paysages sombres et accidentés et dont le chant pourtant hargneux est phagocyté par la conjonction infernale entre des guitares tentaculaires et une rythmique déchaînée. Oscillant en moyenne entre six et huit minutes, ces pulsations prennent leur temps pour inoculer leur funeste venin. Reptiliennes et acérées, elles envoûtent, vrillées par des riffs obsédants et granuleux, pour mieux nous pousser dans les froids méandres d’un black metal qui a perdu en noirceur sinistre ce qu’il a gagné en beauté souterraine et en pouvoir de fascination (‘Enshrouded’). En imprimant tout du long un tempo lourd et puissant qui se brise contre des ambiances osseuses (‘Omnipotent’), Veiled érige des paysages hypnotiques engourdis par la nuit à l’image de la longue pièce éponyme aux allures de procession venimeuse qui résume à elle seule l’art du tandem et sa capacité à distiller de crépusculaires atmosphères en dressant un rempart volontairement simple et répétitif. Si tous ses titres semblent répondre à une même progression, à une même issue funèbre, « Black Celestial Orbs » puise dans cette unité sa force entêtante, cénotaphe d’un art noir métaphysique. (11/04/2018)
Si le nom de Gnosis Of The Witch vous rappelle quelque chose, évocateur d’une bestiole tapie dans des recoins grumeleux, alors celui de Veiled ne devrait pas vous être étranger puisqu'il s'agit de la même créature, rebaptisée ainsi il y a trois ans. Nouvelle identité donc mais le black metal cryptique gravé par le tandem américain demeure quant à lui (presque) inchangé, quand bien même il semble ne plus s'abîmer autant dans les replis d'une chair caverneuse, expliquant peut-être ce changement de patronyme survenu après le split partagé avec Gra dont le batteur, Dimman (When Nothing Remains) a récemment remplacé Swartadauþaz au côté de Niðafjöll, l'incontestable âme de ces lieux obscurs.
L'attente de ce qui se révèle être au final le premier opus longue durée (enfin !) de l'entité et ce, quelque soit son nom, n'en demeurait donc pas moins grande. Edité, comme ses petits aînés par l’indispensable Iron Bonehead, Black Celestial Orbs se dévoile sous les traits abrupts d'un art torrentueux avalé par des ténèbres ferreuses. Rapide et implacable, il creuse dans la chair des crevasses obscures où s’écoule une cascade aux eaux glaciales et nocturnes. Ce qui frappe tout d’abord à son écoute est l’énergie du magma instrumental qui gronde dans les profondeurs de ses entrailles, témoin ce ‘Luminous’ qui galope à travers des paysages sombres et accidentés et dont le chant pourtant hargneux est phagocyté par la conjonction infernale entre des guitares tentaculaires et une rythmique déchaînée. Oscillant en moyenne entre six et huit minutes, ces pulsations prennent leur temps pour inoculer leur funeste venin. Reptiliennes et acérées, elles envoûtent, vrillées par des riffs obsédants et granuleux, pour mieux nous pousser dans les froids méandres d’un black metal qui a perdu en noirceur sinistre ce qu’il a gagné en beauté souterraine et en pouvoir de fascination (‘Enshrouded’). En imprimant tout du long un tempo lourd et puissant qui se brise contre des ambiances osseuses (‘Omnipotent’), Veiled érige des paysages hypnotiques engourdis par la nuit à l’image de la longue pièce éponyme aux allures de procession venimeuse qui résume à elle seule l’art du tandem et sa capacité à distiller de crépusculaires atmosphères en dressant un rempart volontairement simple et répétitif. Si tous ses titres semblent répondre à une même progression, à une même issue funèbre, « Black Celestial Orbs » puise dans cette unité sa force entêtante, cénotaphe d’un art noir métaphysique. (11/04/2018)
3.5/5
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