S’il a vu la nuit en 2004, ce n’est que dix ans plus tard que Antichrist sort (enfin) de sa torpeur, gravant, entre 2014 et 2016, quatre démos qui ont préparé le terrain à ce Pax Moriendi que nous n’attendions presque plus. Si son nom aux relents blasphématoires évoquant un quelconque rejeton du diable, ne doit pas vous tromper, il y a pourtant dans le doom death que ruminent les Péruviens quelque chose d’obscur, de cryptique, qui pousse leur art dans les entrailles d’un puits de ténèbres au fond duquel gargouillent des créatures indicibles. Du coup, le fait que deux de ses membres, le chanteur Agalariept et le bassiste Sargatanaz, soient issus des rangs confidentiels du groupuscule de black metal Blaspherion, ne surprend pas.
Comme souvent avec les groupes venus d’Amérique du Sud, Antichrist fait dans le grumeleux, dans le morbide. Son premier rot longue durée semble avoir été capturé dans les profondeurs d’une grotte avalée par une marée noire. Les guitares sont accordées plus bas que terre (‘In The Dark And Mournful Corner Of Memory’), le batteur a le temps d’aller pisser entre deux coups de caisse claire tant le rythme est englué dans une brume sinistre, quand bien même de fugaces éruptions de pus entrainent par moment l’ensemble sur une pente plus death que le chant caverneux comme le bruit intestinal d’une chasse d’eau, hachure d’un grain funéraire (‘Screams And Lamentations Drowned’). Seules les nappes de claviers, plus liquoreuses que lugubres, apportent une timide source de lumière à ce Pax Moriendi qui résonne comme un écho d’outre-tombe. Publié par l’entremise du label culte Iron Bonehead, il est de ces petits albums dont la modestie n’a d’égale que le charme ténébreux qu’ils suintent. Etirant des ambiances sépulcrales aux allures de linceul hanté, l’interminable ‘You Will Never See Sun Light’ ou ‘Forgotten In Nameless Suffering’ témoignent chez leurs géniteurs d’une sensibilité rare en matière d’atmosphères gargouilleuses échappées d’une panse tellurique, ruminant avec largesse des émanations nocturnes et pétrifiées. Pax Moriendi possède cette faculté précieuse de plonger dans une nuit éternelle la pièce à l’intérieur de laquelle on l’écoute, qu’il transforme en caveau baveux et spectral. (07/02/2018).
Comme souvent avec les groupes venus d’Amérique du Sud, Antichrist fait dans le grumeleux, dans le morbide. Son premier rot longue durée semble avoir été capturé dans les profondeurs d’une grotte avalée par une marée noire. Les guitares sont accordées plus bas que terre (‘In The Dark And Mournful Corner Of Memory’), le batteur a le temps d’aller pisser entre deux coups de caisse claire tant le rythme est englué dans une brume sinistre, quand bien même de fugaces éruptions de pus entrainent par moment l’ensemble sur une pente plus death que le chant caverneux comme le bruit intestinal d’une chasse d’eau, hachure d’un grain funéraire (‘Screams And Lamentations Drowned’). Seules les nappes de claviers, plus liquoreuses que lugubres, apportent une timide source de lumière à ce Pax Moriendi qui résonne comme un écho d’outre-tombe. Publié par l’entremise du label culte Iron Bonehead, il est de ces petits albums dont la modestie n’a d’égale que le charme ténébreux qu’ils suintent. Etirant des ambiances sépulcrales aux allures de linceul hanté, l’interminable ‘You Will Never See Sun Light’ ou ‘Forgotten In Nameless Suffering’ témoignent chez leurs géniteurs d’une sensibilité rare en matière d’atmosphères gargouilleuses échappées d’une panse tellurique, ruminant avec largesse des émanations nocturnes et pétrifiées. Pax Moriendi possède cette faculté précieuse de plonger dans une nuit éternelle la pièce à l’intérieur de laquelle on l’écoute, qu’il transforme en caveau baveux et spectral. (07/02/2018).
3/5
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