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David Cronenberg | Chromosome 3 (1979)


Chromosome 3 s'inscrit dans un corpus de films grâce auquel David Cronenberg a imposé sa marque, froide et organique, ce qui lui a permis de dresser un pont entre cinéma de genre et films d'auteur. On a coutume de présenter The Brood, titre original que les éditeurs français ont troqué pour un nom qui ne correspond à rien, comme le métrage le plus autobiographique du réalisateur, alors en pleine procédure de divorce, le voyant affronter son ex-femme partie rejoindre une secte, pour la garde de leur fille. De là le caractère extrêmement misogyne de ce film qui poursuit l'exploration d'un fantastique aussi viscéral que cérébral basé sur les mutations du corps humains, ici les psychoprotoplasmes, matérialisation génétique des haines et des frustrations. Le récit repose sur la symétrie, entre la petite Candice et ses êtres mutants nés de la rage de sa mère Nola Carveth, entre celle-ci qui agit comme une reine des abeilles et son mari, passif et accablé, entre la famille et la clinique du docteur Raglan.
Moins malsain que Frissons, Chromosome 3 se montre en revanche brutalement horrifique. Les meurtres sont particulièrement éprouvants, notamment celui de l'institutrice. Et nous ne sommes pas prêts d'oublier ces enfants au visage de monstre qui sautent sur Oliver Reed pour le massacrer ni cetet séquence où Samantha Eggar soulève sa tunique, dévoilant un foetus ensanglanté ainsi que cette conclusion désespérée dont la très belle musique de Howard Shore souligne la glaciale tristesse.












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