On peut toujours faire confiance à Sentient Ruins Laboratories pour dénicher de terrifiants fossoyeurs, peintres déments d'une expression abyssale dont la noirceur apocalyptique parait sans limites. Aversio Humanitatis vient nous en fournir l'illustration la plus effroyable. Nous étions pourtant passés à côté de ces Espagnols auteurs jusqu'à présent d'un seul album il y a six ans (Abandonment Ritual), suivi par deux splits dont Three Ways Of Consciousness que le groupe remplissait de trois pistes agglomérées aujourd'hui comme bonus à la réédition en cassette de ce Longing For The Untold, publié à l'origine en CD par son compatriote BlackSeed Productions.
Après avoir pénétrés l'intimité crépusculaire de cette offrande, on mesure vite combien nous avions eu tort d'ignorer cette horde noire qui érige un tertre à la fois cyclopéen et caverneux avec une puissance venimeuse. Dès le départ, il y a ce visuel qui tranche par rapport aux canons du genre, avec cette mer déchainée qui se fracassent contre des rochers. Bien qu'évoquant un quelconque black metal d'obédience post atmosphérique, celui-ci exerce néanmoins d'emblée une espèce de fascination, une sorte d'attraction magnétique, invite impérieuse à plonger dans des remous ténébreux. Et c'est en réalité un art noir aussi convulsif que tranchant, qui bouillonne d'une négativité tendue, qui s'ébranle avec l'éponyme Longing For The Untold. Implacables de maîtrise dans l'érection d'une forteresse tumultueuse, les Ibériques font couler dans ce metal ombrageux le jus d'un death aussi vicié que reptilien, aboutissant à un matériau étouffant qui s'abîme avec des soubresauts frénétiques dans les entrailles obscures de cavités glaciales comme la roche en hiver. Denses et gonflées d'une tension sismique, ces compos épousent la forme torrentielle de labyrinthes dont les tentaculaires ramifications se répandent sous la terre en un lacis compliqué. Sur un socle rythmique inhumain, Aversio Humanitis sculpte un édifice oppressant que percent des tunnels sinueux aux allures de corridors pétrifiés. Dans le sillage infernal des Abyssal et autre Deathspell Omega, les Espagnols participent de cette mutation fiévreuse où black et death metal s'accouplent en un rituel cérébral, gommant les frontières, les limites, vortex désincarné broyant toute trace de vie et de chaleur, voire d'émotions si ce n'est une mélancolie froide et nauséeuse. Dissonant, Longing For The Untold palpite d'une force incisive comme un couperet souillé de sang, béhémoth qui emporte tout sur son passage et creuse de profonds stigmates dans la peau et dans la mémoire. Une découverte ! 3.5/5 (13/08/2017)
Après avoir pénétrés l'intimité crépusculaire de cette offrande, on mesure vite combien nous avions eu tort d'ignorer cette horde noire qui érige un tertre à la fois cyclopéen et caverneux avec une puissance venimeuse. Dès le départ, il y a ce visuel qui tranche par rapport aux canons du genre, avec cette mer déchainée qui se fracassent contre des rochers. Bien qu'évoquant un quelconque black metal d'obédience post atmosphérique, celui-ci exerce néanmoins d'emblée une espèce de fascination, une sorte d'attraction magnétique, invite impérieuse à plonger dans des remous ténébreux. Et c'est en réalité un art noir aussi convulsif que tranchant, qui bouillonne d'une négativité tendue, qui s'ébranle avec l'éponyme Longing For The Untold. Implacables de maîtrise dans l'érection d'une forteresse tumultueuse, les Ibériques font couler dans ce metal ombrageux le jus d'un death aussi vicié que reptilien, aboutissant à un matériau étouffant qui s'abîme avec des soubresauts frénétiques dans les entrailles obscures de cavités glaciales comme la roche en hiver. Denses et gonflées d'une tension sismique, ces compos épousent la forme torrentielle de labyrinthes dont les tentaculaires ramifications se répandent sous la terre en un lacis compliqué. Sur un socle rythmique inhumain, Aversio Humanitis sculpte un édifice oppressant que percent des tunnels sinueux aux allures de corridors pétrifiés. Dans le sillage infernal des Abyssal et autre Deathspell Omega, les Espagnols participent de cette mutation fiévreuse où black et death metal s'accouplent en un rituel cérébral, gommant les frontières, les limites, vortex désincarné broyant toute trace de vie et de chaleur, voire d'émotions si ce n'est une mélancolie froide et nauséeuse. Dissonant, Longing For The Untold palpite d'une force incisive comme un couperet souillé de sang, béhémoth qui emporte tout sur son passage et creuse de profonds stigmates dans la peau et dans la mémoire. Une découverte ! 3.5/5 (13/08/2017)
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