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KröniK | Vultur - Vulture's Beak (2016)


Quand bien même on peut se demander si un groupe, qui aura finalement mis trois ans à lâcher  - enfin ! - son premier rot, ne sera pas condamné à n’être qu’un projet éphémère, il n’en demeure pas moins que Vulture’s Beak n’est pas qu’un petit machin de quinze minutes à peine au jus, acte de naissance de cette formation grecque baptisée Vultur, qu’animent les membres d’Ectoplasma, à l’exception de bidule. A nouveau, il est permis de s’interroger sur l’intérêt pour des musiciens de mener de front deux combos (sans compter leurs autres terrains de jeu) qui pataugeant dans les mêmes viscères d’un death visqueux à la suédoise.
Peut-être mais outre le fait que celui qui nous intéresse aujourd’hui sonne plus doomy et cendreux que son aîné, on se moque pas mal en définitive de savoir pourquoi les mecs ont ressenti le besoin de se dédoubler de la sorte, pour cracher une semence grumeleuse (quasi) identique, le principal étant de recevoir en pleine face ce foutre morbide qu’on aime tant avaler, jusqu’à en vomir. D’abord édité en CD par Barathrum Records, War Productions a la bonne idée de publier cette démo dans un format tape, qui sied mieux à son caractère viscéralement  underground. S’il serait exagéré de se perdre en superlatifs, force est de reconnaître que l’habileté de ces lascars ne fait aucun doute, maîtrisant jusqu’au bout des doigts aux ongles écorchés, ce metal de la mort baveux à souhait, celui qui sonne plus bas que terre, rapide comme un zombie de série Z et dégorgeant un pus malsain. Gorges profondes et guitares prisonnières d’une croûte sale et épaisse, gouvernent ces saillies trapues qui creusent dans le sol des charniers méphitiques. Alternant tempos boueux et brutales éruptions cutanées, ces quatre morceaux de chair sont à prendre pour ce qu’ils sont, les premiers signes de mort ultra efficaces d’un groupe qui cherche avant tout à se faire plaisir en braconnant sur un territoire qui lui est cher et dont le potentiel n’est sans doute qu’à peine déniaisé par cette trop courte durée. Rien d’indispensable certes mais une bonne pioche dans le genre. Reste à savoir maintenant si Vultur survivra au stade de la première et unique démo ou si au contraire son nom  complètera cette longue litanie de projet sans lendemain. Rien n’est moins sûr… 3/5 (2017) | Facebock






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