AU PIF

Gérard Pirès | L'agression (1975)


Si à première vue L'agression ressemble à un rape and revenge à la française, avec un homme qui cherche à venger le viol et la mort de sa femme et de sa fille, le film prend un chemin plus tortueux sinon plus malin sans pour autant sortir de la route tracée par son sujet. Le personnage à la fois pétillant et vicieux, campé par Catherine Deneuve, toujours convaincante quand elle doit exsuder le sexe par tous les pores, entraîne le récit, dont elle désamorce la dimension dramatique, vers la comédie lors de moments savoureux avec Trintignant ou pendant le dîner partagé avec Claude Brasseur (qui ne fait pas vraiment dans la demi mesure !), plein d'ironie et de sous-entendus.
De même son partenaire, comme c'était déjà le cas dans Le grand silence (mais dans un registre différent) n'est pas un héros viril, homme brisé et ambigu qu'on devine évoluant sur une ligne ténue entre raison et folie. Enfin, à sa manière, mineure - Pirès n'est pas un intellectuel -, L'agression interroge sur la justice et la légitime défense, rappelant le Bravados de Henry King. Rapidement, on comprend que Varlin fait fausse route, obsédé par sa quête vengeresse et que le véritable coupable est cet homme fasciné par les sons, qui capte les paroles de ses congénères... Un film très curieux, emballée par une mise en scène à l'arrachée. A noter pour faire bonne mesure, la présence des (encore) jeunes Robert Charlebois (qui en a composé la BO), Daniel Auteuil et Valérie Mairesse. | IMDb











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