Conjuguant le charme d'un metal mélodique féminin à un heavy souligné à gros traits, Kobra And The Lotus démontre de la plus belle des manières avec "Prevail I" qu'il n'est définitivement pas un groupe de plus dans l'arène du genre.
Si le heavy metal gainé de chant féminin ne surprend plus désormais, rares sont toutefois les groupes qui parviennent à s'extraire du tout venant, avalés par une concurrence féroce. Grâce au charme évident de sa chanteuse couplé à une habileté certaine à débiter du riff de bûcheron, Kobra And The Lotus fait incontestablement partie de ceux-ci.
Habitués des ondes nord-américaines et soutenus par les grosses machines que sont Sony puis Universal Music, les Canadiens n'échappaient toutefois pas jusqu'à présent au statut de combo calibré et sans âme et ce, malgré la très bonne tenue de ses albums studio dont un "High Priestness" (2014) imparable et d'efficaces prestations scéniques dans le cadre des grands pèlerinages tels que les Sonisphere, Download, Graspop et autre Hellfest qui les ont accueillis en 2012, dévoilant une formation déjà rompue à ces grandes messes populaires. Nous attendions donc que le groupe accède enfin à une forme de maturité qui lui faisait défaut. Est-ce la maladie de Lyme dont a souffert la belle ou bien l'expérience qui a coulé sous les ponts depuis bientôt dix ans - mais "Prevail I" vient aujourd'hui pousser les musiciens dans l'âge adulte. Le fait qu'il soit le premier segment d'un diptyque souligne d'emblée l'ambition de ce quatrième effort longue durée, ce que confirme avec éclat son irrésistible contenu. 'Gotham', le premier single qui en est extrait, annonce la couleur, plus sombre, plus redoutable encore. Sur un socle issu des aciéries du nouveau continent, Kobra Paige pose ses lignes vocales tour à tour félines ou carnassières, à côté desquelles la paire de bretteurs composée de Jasio Kulakowski et Jack Dreyer tisse une partition gonflée de mélodies racées. Si l'ombre de Within Temptation pointe par moment, notamment lors d'un séduisant 'You Don't Know', les Canadiens s'affranchissent de cette influence en coulant leurs compositions dans un plomb en fusion, ce qui leur confère une puissance tranchante que martèle une rythmique de bulldozer ('Specimen X', 'Manifest Destiny'), sans pour autant leur interdire d'éruptives envolées néo-classiques dans la (bonne) tradition malmsteenienne, témoin l'instrumental virtuose 'Check The Phyrg'. Grace à cette écriture d'orfèvre éprouvée, ces chansons affichent une profondeur inédite avec en filigrane une gravité diffuse qui leur permet de se hisser au-dessus de simples hymnes taillés pour les festivals aussi vigoureux soient-ils, pour s'imposer en définitive comme des compos extrêmement fortes, de celles qui durent et résistent à l'usure du temps. Il en découle un album que ne mite aucune maladresse, enfilant les cavalcades au rythme pesant ('Hell On Earth', 'Victim Victim') au milieu desquelles peu de pauses viennent se nicher, à l'exception de la (power) ballad 'Light Me Up'. Dotée d'une forte présence, Kobra emporte tout avec sa voix à la fois puissante et ourlée d'un sourd désespoir. Conjuguant le charme d'un metal mélodique féminin à un heavy souligné à gros traits, Kobra And The Lotus démontre de la plus belle des manières avec "Prevail I" qu'il n'est définitivement pas un groupe de plus dans l'arène du genre. Nous attendons maintenant une suite qui devrait venir confirmer cette maturité enfin acquise. (06/06/2017)
Si le heavy metal gainé de chant féminin ne surprend plus désormais, rares sont toutefois les groupes qui parviennent à s'extraire du tout venant, avalés par une concurrence féroce. Grâce au charme évident de sa chanteuse couplé à une habileté certaine à débiter du riff de bûcheron, Kobra And The Lotus fait incontestablement partie de ceux-ci.
Habitués des ondes nord-américaines et soutenus par les grosses machines que sont Sony puis Universal Music, les Canadiens n'échappaient toutefois pas jusqu'à présent au statut de combo calibré et sans âme et ce, malgré la très bonne tenue de ses albums studio dont un "High Priestness" (2014) imparable et d'efficaces prestations scéniques dans le cadre des grands pèlerinages tels que les Sonisphere, Download, Graspop et autre Hellfest qui les ont accueillis en 2012, dévoilant une formation déjà rompue à ces grandes messes populaires. Nous attendions donc que le groupe accède enfin à une forme de maturité qui lui faisait défaut. Est-ce la maladie de Lyme dont a souffert la belle ou bien l'expérience qui a coulé sous les ponts depuis bientôt dix ans - mais "Prevail I" vient aujourd'hui pousser les musiciens dans l'âge adulte. Le fait qu'il soit le premier segment d'un diptyque souligne d'emblée l'ambition de ce quatrième effort longue durée, ce que confirme avec éclat son irrésistible contenu. 'Gotham', le premier single qui en est extrait, annonce la couleur, plus sombre, plus redoutable encore. Sur un socle issu des aciéries du nouveau continent, Kobra Paige pose ses lignes vocales tour à tour félines ou carnassières, à côté desquelles la paire de bretteurs composée de Jasio Kulakowski et Jack Dreyer tisse une partition gonflée de mélodies racées. Si l'ombre de Within Temptation pointe par moment, notamment lors d'un séduisant 'You Don't Know', les Canadiens s'affranchissent de cette influence en coulant leurs compositions dans un plomb en fusion, ce qui leur confère une puissance tranchante que martèle une rythmique de bulldozer ('Specimen X', 'Manifest Destiny'), sans pour autant leur interdire d'éruptives envolées néo-classiques dans la (bonne) tradition malmsteenienne, témoin l'instrumental virtuose 'Check The Phyrg'. Grace à cette écriture d'orfèvre éprouvée, ces chansons affichent une profondeur inédite avec en filigrane une gravité diffuse qui leur permet de se hisser au-dessus de simples hymnes taillés pour les festivals aussi vigoureux soient-ils, pour s'imposer en définitive comme des compos extrêmement fortes, de celles qui durent et résistent à l'usure du temps. Il en découle un album que ne mite aucune maladresse, enfilant les cavalcades au rythme pesant ('Hell On Earth', 'Victim Victim') au milieu desquelles peu de pauses viennent se nicher, à l'exception de la (power) ballad 'Light Me Up'. Dotée d'une forte présence, Kobra emporte tout avec sa voix à la fois puissante et ourlée d'un sourd désespoir. Conjuguant le charme d'un metal mélodique féminin à un heavy souligné à gros traits, Kobra And The Lotus démontre de la plus belle des manières avec "Prevail I" qu'il n'est définitivement pas un groupe de plus dans l'arène du genre. Nous attendons maintenant une suite qui devrait venir confirmer cette maturité enfin acquise. (06/06/2017)
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