For You I Die est la première hostie de Chalice Of Suffering. Son titre, comme le nom de ses auteurs, ainsi que son artwork lugubre comme on aime, suffisent déjà à indiquer que toute trace de joie, de gaieté ont été éconduites de cette offrande gravée dans le marbre d’un funeral doom brumeux et granitique à la fois. Désireux d’honorer un genre qu’il ne cherche nullement à révolutionner, les Américains alignent comme des pinces à linge sur un fil, tous les invariants propres à cet art doloriste, des grognements caverneux aux guitares prisonnières d’une gangue de désespoir, de ce tempo figé dans la terre froide à ces atmosphères sinistres qui s’amassent derrière les carreaux de fenêtres ouvertes sur l’hiver.
Tout y est endolori, presque paralysé. Chaque composition semble engourdie, progressant ( ?) à la vitesse d’une limace shootée au Valium par boîte de douze. Corollaire de cette lenteur pétrifiée, l’album n’évite pas toujours certaines longueurs, du haut de ses 70 minutes au compteur. De fait, affirmer que Chalice Of Suffering prend (trop) son temps pour tricoter sa toile dont chaque fil se veut – sans l’être pour autant (nous y reviendrons) - une note de tristesse, tient de l’euphémisme. Gageons que le groupe aurait gagné à retenir davantage sa morbide semence. La durée des morceaux, oscillant entre sept et treize minutes, n’aide d’ailleurs pas à la défloration de cet opus qui pèche donc par sa générosité, à l’image de ce Fallen qui aurait bien mérité quelques coups de ciseaux.. Seul l’instrumental aux teintes celtiques ( ?), Cumha Do Mag Shamhrain, repose sur un format court. Son évocation nous permet de souligner une autre faiblesse de For You I Die. Quoique que plaisant, cette intermède tombe en effet non seulement comme un cheveu sur cette soupe grumeleuse, mais illustre surtout au final un regrettable déficit en noirceur, auquel participe la mainmise envahissante de claviers que nous aurions souhaité moins bavards sinon plus propice à l’érection d’un tertre abyssal. Reste que c’est dans cette empreinte gaélique et ces ambiances presque vaporeuses, même si les guitares sculptent tel un burin des lignes misérables, que Chalice Of Suffering trouve en définitive son identité, plus romantique que véritablement funéraire. Reconnaissons alors que des complaintes comme Alone ou Darkness ne sont pas dénuées d’une forme de beauté fantomatique. Par conséquent, il convient de prendre For You I Die pour ce qu’il, une petite offrande plus éthérée que suicidaire et non pour ce que nous aurions aimé qu’il soit, un abîme caverneux, règne de l’indicible le plus menaçant. 2.5/5 (2017) | Facebock
Tout y est endolori, presque paralysé. Chaque composition semble engourdie, progressant ( ?) à la vitesse d’une limace shootée au Valium par boîte de douze. Corollaire de cette lenteur pétrifiée, l’album n’évite pas toujours certaines longueurs, du haut de ses 70 minutes au compteur. De fait, affirmer que Chalice Of Suffering prend (trop) son temps pour tricoter sa toile dont chaque fil se veut – sans l’être pour autant (nous y reviendrons) - une note de tristesse, tient de l’euphémisme. Gageons que le groupe aurait gagné à retenir davantage sa morbide semence. La durée des morceaux, oscillant entre sept et treize minutes, n’aide d’ailleurs pas à la défloration de cet opus qui pèche donc par sa générosité, à l’image de ce Fallen qui aurait bien mérité quelques coups de ciseaux.. Seul l’instrumental aux teintes celtiques ( ?), Cumha Do Mag Shamhrain, repose sur un format court. Son évocation nous permet de souligner une autre faiblesse de For You I Die. Quoique que plaisant, cette intermède tombe en effet non seulement comme un cheveu sur cette soupe grumeleuse, mais illustre surtout au final un regrettable déficit en noirceur, auquel participe la mainmise envahissante de claviers que nous aurions souhaité moins bavards sinon plus propice à l’érection d’un tertre abyssal. Reste que c’est dans cette empreinte gaélique et ces ambiances presque vaporeuses, même si les guitares sculptent tel un burin des lignes misérables, que Chalice Of Suffering trouve en définitive son identité, plus romantique que véritablement funéraire. Reconnaissons alors que des complaintes comme Alone ou Darkness ne sont pas dénuées d’une forme de beauté fantomatique. Par conséquent, il convient de prendre For You I Die pour ce qu’il, une petite offrande plus éthérée que suicidaire et non pour ce que nous aurions aimé qu’il soit, un abîme caverneux, règne de l’indicible le plus menaçant. 2.5/5 (2017) | Facebock
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