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Rob Zombie | 31 (2016)


Le dernier film de Rob Zombie n'est pas son meilleur mais il n'en marque pas moins son retour à ce qu'il sait faire de mieux, après l'échec de son Halloween 2 (2009) et un Lords Of Salem (2012) quasi confidentiel. Financé par une campagne de crownfunding, 31 est donc un retour aux sources, celles de The Devil's Rejects mais la franche réussite en moins. Le réalisateur en rajoute dans le mauvais goût (les croix gammées, le naim grimé en Hitler), dans l'outrance verbale et sanguinolente à grands coups de scènes gore et de tronçonneuses incontrôlables, hommage appuyé à Tobe Hooper. Si on est heureux de retrouver son univers déjanté, peuplé de freaks aux allures de clowns, ses limites rencontrent rapidement le mur de ce jeu en huis-clos qui finit par tourner en rond et par lasser, faute de moyens peut-être et d'une exigence restée sur la route.
Mais il y a, comme toujours chez lui, cette galerie de personnages barrés ou sexy (voire les deux), occasion de retrouver des trognes oubliées (comme chez Tarantino mais en mieux !) ou pas. Malcolm McDowell, la revenante Judy Geeson, l'ancienne porn queen Ginger Lynn, Meg Foster et Richard Brake forment une galerie hallucinée aux côtés de Sheri Moon Zombie ou de Jeff Daniel Philipps. Et puis de toute façon, même en roue libre et paresseux, Rob Zombie fait la nique à tous les tâcherons du genre, ne serait-ce que par sa brillante utilisation de la musique, comme en témoigne la scène finale où deux épaves s'affrontent sur fond de "Dream On" d'Aerosmith dont les notes sont d'abord lointaines, crachées par un auto-radio avant de s'échapper du fourgon et envahir tout l'espace. Furieusement rock, 31 laisse des traces même s'il n'est pas parfait.

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