Ecurie canadienne vouée corps et âme à la cinématic dark ambient, Cryo Chamber est plus qu'un simple label, c'est avant tout une histoire de famille, celle d'artistes visionnaires qui aiment fréquemment partager des créations. "Locus Arcadia" est l'une d'entre elles, agrégat de quatre pistes signées par Randal Collier-Ford, Flowers For Bodysnatchers, Council Of Nine et enfin God Body Disconnected. Quatre plages enveloppantes qui oscillent entre onze et dix-sept minutes au compteur, quatre étapes différentes mais complémentaires d'un voyage spatial à travers les étoiles autour d'une station orbitale nommé Locus Arcadia.
De fait, plus que des segments mis bout à bout, ces titres s'enchaînent les uns aux autres en un ensemble homogène, véritable collaboration entre des musiciens solitaires connectés à une expression sonore aussi contemplative que désincarnée. Sa forme le justifiant, nous allons donc nous pencher sur le fruit successif des divers acteurs en présence. Randal Collier-Ford ouvre donc ce ballet cosmique avec 'Into The Maw Where All Men Die'. Et c'est peu dire que l'écoute s'ouvre alors sur sa note la plus hermétique et répétitive, dérelict oppressant et glacial qui dérive dans une immensité obscure. Ces nappes ambient résonnent tel un écho funèbre, oeuvre immersive aux allures d'élévation pétrifiée à laquelle succède 'Black Echo Of Morgues And Memory' de Flowers For Bodysnatchers. Guère plus aisée à pénétrer, cette plainte se veut une longue errance aux confins d'une bande-son funéraire et ténébreuse au souffle industriel. L'ambiance y est encore plus frissonnante, poussant les portes sur un panorama vertigineux en forme de labyrinthe stellaire que peuplent les âmes de créatures inconnues. On y cherche en vain une balise à laquelle se raccrocher, happés par ce magma électronique à la tessiture stridente et ferrugineuse qui s'achève en un pandémonium cauchemardesque. En comparaison, 'Pale Sister Of Sanctuary Lost' de Council Of Nine, parait presque accessible, vibrant d'une beauté à la fois souterraine et fantomatique. L'équipage décolle alors très haut vers des sphères mystérieuses, suivant les signaux envoyés depuis le fond des âges, à travers la galaxie. C'est une montée en puissance introspective qui gronde d'une force crépusculaire et emporte tout comme des vagues hypnotiques aboutissant à un orgasme désespéré que hantent de lointains râles de détresse. L'atterrissage s'effectue avec 'Prisoner's Sacrifice Facing Arcadia' où l'on retrouve la démesure cinématique de God Body Disconnected et son tapis emphatique qui se répand et bourgeonne de sons et bruitages comme échappés d'une station spatiale, étranges et beaux tout ensemble. Avec "Locus Arcadia", 2001 : l'odyssée de l'espace a trouvé sa symphonie. 3.5/5 (2017)
De fait, plus que des segments mis bout à bout, ces titres s'enchaînent les uns aux autres en un ensemble homogène, véritable collaboration entre des musiciens solitaires connectés à une expression sonore aussi contemplative que désincarnée. Sa forme le justifiant, nous allons donc nous pencher sur le fruit successif des divers acteurs en présence. Randal Collier-Ford ouvre donc ce ballet cosmique avec 'Into The Maw Where All Men Die'. Et c'est peu dire que l'écoute s'ouvre alors sur sa note la plus hermétique et répétitive, dérelict oppressant et glacial qui dérive dans une immensité obscure. Ces nappes ambient résonnent tel un écho funèbre, oeuvre immersive aux allures d'élévation pétrifiée à laquelle succède 'Black Echo Of Morgues And Memory' de Flowers For Bodysnatchers. Guère plus aisée à pénétrer, cette plainte se veut une longue errance aux confins d'une bande-son funéraire et ténébreuse au souffle industriel. L'ambiance y est encore plus frissonnante, poussant les portes sur un panorama vertigineux en forme de labyrinthe stellaire que peuplent les âmes de créatures inconnues. On y cherche en vain une balise à laquelle se raccrocher, happés par ce magma électronique à la tessiture stridente et ferrugineuse qui s'achève en un pandémonium cauchemardesque. En comparaison, 'Pale Sister Of Sanctuary Lost' de Council Of Nine, parait presque accessible, vibrant d'une beauté à la fois souterraine et fantomatique. L'équipage décolle alors très haut vers des sphères mystérieuses, suivant les signaux envoyés depuis le fond des âges, à travers la galaxie. C'est une montée en puissance introspective qui gronde d'une force crépusculaire et emporte tout comme des vagues hypnotiques aboutissant à un orgasme désespéré que hantent de lointains râles de détresse. L'atterrissage s'effectue avec 'Prisoner's Sacrifice Facing Arcadia' où l'on retrouve la démesure cinématique de God Body Disconnected et son tapis emphatique qui se répand et bourgeonne de sons et bruitages comme échappés d'une station spatiale, étranges et beaux tout ensemble. Avec "Locus Arcadia", 2001 : l'odyssée de l'espace a trouvé sa symphonie. 3.5/5 (2017)
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