En dépit de ses dix-sept années (déjà) au compteur, âge vénérable s'il en est, Palmer demeure encore injustement méconnu. Une carrière ponctuée de trop longs silences et des albums, "This One Goes To Eleven" en 2008 et "Momentum" en 2011, dont les indéniables qualités n'ont pas suffi à les rendre totalement passionnants, expliquent le relatif anonymat dans lequel végètent toujours ces Suisses qui accueillent dans leur rang, notamment, un ancien guitariste de Zatokrev, indice qui ne trompe pas quant à la teneur dense et plombée de la musique qu'ils forgent.
D'ailleurs, de quoi s'agit-il au juste ? De post metal comme l'annonce l'étiquette tellement réductrice que son label, Czar Of Crickets, n'a pas manqué de leur coller sur le coin de la gueule ? De sludge ? De progressif ? Pourquoi pas... En fait, inféodé à aucun style en particulier, Palmer gravite quelque part entre tous ces courants, ce qui rend son art si difficile à cerner, la peau à la fois épaisse et tannée comme le cuir mais sillonnée aussi de nervures atmosphériques qui l'aèrent et lui confèrent une bonne part de sa puissance émotionnelle. Rien de très original à l'horizon, argueront certains. Soit ! Pourtant le groupe possède une façon toute personnelle de combiner tous ces éléments, de jouer sur une ambivalence orageuse, comme l'illustre "Surrounding The Void", tardif troisième opus que l'on n'attendait plus vraiment. Durant plus d'une heure, le quatuor traverse des contrées à la géographie abrupte, alternance de reliefs vigoureux et de plaines apaisantes, à l'image de 'Rising' sorte de metal progressif que le chant énervé et des guitares d'une granitique turgescence propulsent dans une noirceur charbonneuse. Palmer n'est jamais aussi fascinant que lorsqu'il progresse le long d'une route sinueuse au tracé labyrinthique, témoins ce 'Digital Inividual' aux accents jazzy emportés en un torrent rageur ou un 'Home Is Where I Lead You' que fracturent de multiples cassures. A contrario, 'Arten', instrumental aérien qui brille néanmoins d'une douce beauté, surprend et déçoit quelque peu, la tension en berne et tombant presque comme un cheveu sur la soupe. Autre piste vierge de vocalises, 'Implosion' convainc davantage car une sourde tension gronde dans ses arcanes grésillantes mais aurait mérité une autre position qu'en fin de parcours, achevant de fait l'écoute sur une note maladroite. Ainsi "Surrounding The Void" souffre d'une construction que nous aurions souhaité plus judicieuse sinon cohérente qui, couplée à une densité extrême, plombe un menu certes techniquement irréprochable mais qui donne toutefois l'impression d'être passé à côté d'une réussite plus franche. En l'état, l'opus est solide, efficace mais, à l'instar de ses devanciers, ne parvient pas à séduire sur la durée. On peut douter qu'il parvienne à extraire ses auteurs de l'ornière de la série B... 3/5 (2017) | Facebook
D'ailleurs, de quoi s'agit-il au juste ? De post metal comme l'annonce l'étiquette tellement réductrice que son label, Czar Of Crickets, n'a pas manqué de leur coller sur le coin de la gueule ? De sludge ? De progressif ? Pourquoi pas... En fait, inféodé à aucun style en particulier, Palmer gravite quelque part entre tous ces courants, ce qui rend son art si difficile à cerner, la peau à la fois épaisse et tannée comme le cuir mais sillonnée aussi de nervures atmosphériques qui l'aèrent et lui confèrent une bonne part de sa puissance émotionnelle. Rien de très original à l'horizon, argueront certains. Soit ! Pourtant le groupe possède une façon toute personnelle de combiner tous ces éléments, de jouer sur une ambivalence orageuse, comme l'illustre "Surrounding The Void", tardif troisième opus que l'on n'attendait plus vraiment. Durant plus d'une heure, le quatuor traverse des contrées à la géographie abrupte, alternance de reliefs vigoureux et de plaines apaisantes, à l'image de 'Rising' sorte de metal progressif que le chant énervé et des guitares d'une granitique turgescence propulsent dans une noirceur charbonneuse. Palmer n'est jamais aussi fascinant que lorsqu'il progresse le long d'une route sinueuse au tracé labyrinthique, témoins ce 'Digital Inividual' aux accents jazzy emportés en un torrent rageur ou un 'Home Is Where I Lead You' que fracturent de multiples cassures. A contrario, 'Arten', instrumental aérien qui brille néanmoins d'une douce beauté, surprend et déçoit quelque peu, la tension en berne et tombant presque comme un cheveu sur la soupe. Autre piste vierge de vocalises, 'Implosion' convainc davantage car une sourde tension gronde dans ses arcanes grésillantes mais aurait mérité une autre position qu'en fin de parcours, achevant de fait l'écoute sur une note maladroite. Ainsi "Surrounding The Void" souffre d'une construction que nous aurions souhaité plus judicieuse sinon cohérente qui, couplée à une densité extrême, plombe un menu certes techniquement irréprochable mais qui donne toutefois l'impression d'être passé à côté d'une réussite plus franche. En l'état, l'opus est solide, efficace mais, à l'instar de ses devanciers, ne parvient pas à séduire sur la durée. On peut douter qu'il parvienne à extraire ses auteurs de l'ornière de la série B... 3/5 (2017) | Facebook
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