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KröniK | Festering - From The Grave (2012)


Contrairement à ce que prétend le proverbe, l'habit fait parfois le moine. Preuve en est avec Festering qui peut difficilement passer pour autre chose que ce qu'il est, à savoir l'artisan d'un bon vieux death des familles, bien grumeleux et fétide à souhait. Portugais de sol, ces mecs sont surtout Suédois de sang, nourris depuis leur plus tendre (?) enfance aux seins des Entombed, Grave et autre Dismember. Si sa carte d'identité annonce une date de naissance en 1992, ce n'est en fait que vingt ans plus tard que les choses sérieuses démarrent vraiment pour ce groupe dont il ne reste d'ailleurs de la formation historique que le bassiste (et autrefois chanteur), Koja Mutilator, désormais entouré - notamment - d'un autre vétéran, en la personne de Pedro Goncalves (Extreme Unction) aux vocalises rocailleuses idéales pour vomir ses boyaux poissés de pus.
Le fait que certains de ses géniteurs soient donc de vieux briscards peut expliquer la teneur franchement old-school de ce death metal figé dans la terre d'un cimetière brumeux que peuplent des zombies en plein réveil. Gravé en 2012, From The Grave symbolise, de part son titre, autant la résurrection du groupe que l'allégeance de celui-ci à une expression rétrograde du genre, imperméable à toutes formes d'évolution. Bouillie primitive peut-être, cette démo, éditée en cassette (quoi d'autre ?) par War Productions, crache pourtant la sauce, épaisse et sanguinolente, chargée d'exhalaisons infâmes de charogne dans un stade avancé de putréfaction. Guitares croûteuses qui vibrent au son d'un accordage tellurique, chant caverneux et tempo qui pataugent dans les viscères définissent cette poignée de (dé)compositions. Durant un peu moins de trente minutes au garrot, Festering dresse une pesante érection, imprimant le débit plombé d'une course prisonnière d'un charnier encore fumant. Malgré quelques juteuses accélérations, From The Grave pétrit tout du long les courbes sinistres d'un gisant fissuré de nervures doomy. Au bout du compte, on tient là une courte jouissive offrande, cénotaphe d'un death à l'ancienne qui bouillonne d'une sève macabre. 3/5 (2017) | Facebook






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