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KröniK | Flayed - XI Million (2016)


Si vous avez découvert ses géniteurs avec son premier rot, "Symphony For The Flayed" ou avec le suivant, "Monster Man", alors "XI Million" devrait vous permettre d'épancher votre soif de (grand) hard rock old school mais pas poussiéreux, en attendant une véritable nouvelle rasade longue durée.
Si vous ne connaissez pas encore Flayed, ces vingt minutes de musique gaillarde gorgée de cette intarissable sève seventies vous offriront la chance de découvrir un groupe gavé d'énergie, porte d'entrée trapue d'un univers authentique aux lourds relents d'alcool de contrebande. Si ces Français ne vous intéressent pas, c'est que vous avez donc très mauvais goût. Mais comme il n'est pas interdit de reconnaître ses torts, nous ne saurions par conséquent trop vous conseiller de poser quand même au moins une oreille sur cet EP du feu de dieu car vous ne le regretterez pas. Fruit de la copulation (forcément) sauvage entre le AC/DC époque Bon Scott (la meilleure ?) et le Deep Purple mark II originel, Flayed a, pour l'occasion, jeté cependant son dévolu sur un autre dinosaure, Creedence Clearwater Revival dont il revisite avec saveur et une force bourrue, le légendaire 'Fortunate Son'. Puissante comme un rouleau-compresseur lancé à vive allure, cette relecture arrache tout sur son passage et justifie à elle seule l'écoute de cette rondelle qu'on aurait néanmoins tort de ne réduire qu'à cette reprise, aussi jouissive soit-elle.Ainsi, les quatre saillies dont le groupe se déleste n'ont absolument pas à rougir de la comparaison avec leur glorieuse aînée, velues et survitaminées, l'inspiration crasseuse dressée avec une dureté enthousiaste. La première d'entre elles, ce 'XI Million' au goût d'huile de vidange, suffit à résumer la griffe de ces frenchies décomplexés, située en effet pile poil entre le rock bluesy des Australiens et le hard purplelien le plus nerveux. Leurs atouts ? Un chant rocailleux, que soulignent parfois des chœurs féminins ('Trend Is Over') ou non, des guitares sur lesquelles plane l'ombre de l'Homme en noir et des claviers juteux qui dégueulent de partout, hantés quant à eux par le fantôme du regretté Jon Lord ('Shoot The Trail'). C'est simple, remuant, à l'image de 'Rollin' Monkey', sans autre prétention pour ces mecs au savoir-faire efficace que celle de se faire plaisir en jouant la musique qui coule dans leurs veines, sincère et percutante. En dépit de sa (trop) courte durée, "XI Million" fait partie de ces rondelles qui font tout simplement du bien et donne furieusement envie de voir ses auteurs sur scène pour laquelle leur hard rock couillu est évidemment taillé. (2016) | Facebook





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