A l'écoute de son successeur, on mesure combien "Essentia", opus acoustique revisitant quelques moments forts du répertoire de ses auteurs, loin de marquer la fin d'un chapitre, comme nous étions alors nombreux à le penser, se révèle être en réalité le trait-d'union entre "Aerial" et "The Winding Path".
Non pas que celui-ci épouse les mêmes traits dépouillés et diaphanes, voyant au contraire le retour de la guitare électrique, mais il est le témoin d'un glissement très net vers le pur rock progressif, arasant les quelques racines métal qui restaient encore, quand bien même cette influence n'a de toute façon jamais été particulièrement appuyée. Ce nouvel album n'en est pas moins souvent puissant, laissant parfois la parole à des guitares lourdes qui se fondent néanmoins dans un magma plus duveteux bien que toujours très riche, évolution qui trouve sa parfaite illustration dans 'The Field Of Minds', épicentre de l'écoute, dont la trame longue de plus de dix-huit minutes a des allures de fresque épique réclamant nombre d'immersions pour en débusquer tous les trésors. A elle seule, cette composition fleuve, justifie non seulement la découverte de "The Winding Path", mais illustre surtout la maîtrise à laquelle est parvenu The Last Embrace. Chant gorgé d'émotions, claviers progressifs, cordes discrètes, notes de piano mélancoliques, soubresauts électriques émaillent un canevas où la technique et la complexité ne musèlent jamais une beauté délicate. Ce faisant, le groupe témoigne d'une maturité et plus encore d'une identité mieux affirmée, laquelle ne doit plus rien aux Antimatter et autres The Gathering généralement cités pour le décrire. Pour se faire, s'il s'est assuré du concours de personnes talentueuses, qu'il s'agisse de Francis Caste aux manettes qui lui confère un son extrêmement chaleureux et vivant, ou de Dehn Sora (Treha Sektori, Blut Aus Nord) auteur d'un visuel lumineux différent de ses créations habituelles, The Last Embrace s'appuie avant tout sur un line-up où les individualités habiles se conjuguent au singulier. Se dévoilant par petites touches pointillistes, ce quatrième album, qui a pu voir le jour grâce à une campagne de financement participatif, se révèle être une œuvre équilibrée dont les deux sentinelles de plus de dix minutes sont encadrées par quatre pistes plus courtes bien qu'elles soient aussi pourvues d'un format conséquent ('On My Own'). En résulte un ensemble élégant et harmonieux, séduisant et délicat, d'une belle pureté de touches autant que de traits. Si les Français se sortent avec brio de ces courses de fond qui ne laissent pas la place à la médiocrité, ils se montrent peut-être encore plus inspirés lors de respirations plus simples mais non moins brillantes, à l'image de 'The Fear Of Loss' dont les arpèges squelettiques et la voix de Sandy tissent des ambiances d'une profonde tristesse. Superbe est l'enchaînement avec 'Let The Light Take Us', pulsation instrumentale et percussive aux couleurs orchestrales. Fort de cet album remarquable et maîtrisé de bout en bout, la fois puissant et aérien, complexe et intimiste, on ne peut que souhaiter à The Last Embrace, formation attachante et inspirée, de rencontrer le succès qu'elle mérite depuis toujours et d'accéder à la place qui devrait être la sienne, parmi les premières donc de la scène rock (progressive) hexagonale. 3.5/5 (2015)
Non pas que celui-ci épouse les mêmes traits dépouillés et diaphanes, voyant au contraire le retour de la guitare électrique, mais il est le témoin d'un glissement très net vers le pur rock progressif, arasant les quelques racines métal qui restaient encore, quand bien même cette influence n'a de toute façon jamais été particulièrement appuyée. Ce nouvel album n'en est pas moins souvent puissant, laissant parfois la parole à des guitares lourdes qui se fondent néanmoins dans un magma plus duveteux bien que toujours très riche, évolution qui trouve sa parfaite illustration dans 'The Field Of Minds', épicentre de l'écoute, dont la trame longue de plus de dix-huit minutes a des allures de fresque épique réclamant nombre d'immersions pour en débusquer tous les trésors. A elle seule, cette composition fleuve, justifie non seulement la découverte de "The Winding Path", mais illustre surtout la maîtrise à laquelle est parvenu The Last Embrace. Chant gorgé d'émotions, claviers progressifs, cordes discrètes, notes de piano mélancoliques, soubresauts électriques émaillent un canevas où la technique et la complexité ne musèlent jamais une beauté délicate. Ce faisant, le groupe témoigne d'une maturité et plus encore d'une identité mieux affirmée, laquelle ne doit plus rien aux Antimatter et autres The Gathering généralement cités pour le décrire. Pour se faire, s'il s'est assuré du concours de personnes talentueuses, qu'il s'agisse de Francis Caste aux manettes qui lui confère un son extrêmement chaleureux et vivant, ou de Dehn Sora (Treha Sektori, Blut Aus Nord) auteur d'un visuel lumineux différent de ses créations habituelles, The Last Embrace s'appuie avant tout sur un line-up où les individualités habiles se conjuguent au singulier. Se dévoilant par petites touches pointillistes, ce quatrième album, qui a pu voir le jour grâce à une campagne de financement participatif, se révèle être une œuvre équilibrée dont les deux sentinelles de plus de dix minutes sont encadrées par quatre pistes plus courtes bien qu'elles soient aussi pourvues d'un format conséquent ('On My Own'). En résulte un ensemble élégant et harmonieux, séduisant et délicat, d'une belle pureté de touches autant que de traits. Si les Français se sortent avec brio de ces courses de fond qui ne laissent pas la place à la médiocrité, ils se montrent peut-être encore plus inspirés lors de respirations plus simples mais non moins brillantes, à l'image de 'The Fear Of Loss' dont les arpèges squelettiques et la voix de Sandy tissent des ambiances d'une profonde tristesse. Superbe est l'enchaînement avec 'Let The Light Take Us', pulsation instrumentale et percussive aux couleurs orchestrales. Fort de cet album remarquable et maîtrisé de bout en bout, la fois puissant et aérien, complexe et intimiste, on ne peut que souhaiter à The Last Embrace, formation attachante et inspirée, de rencontrer le succès qu'elle mérite depuis toujours et d'accéder à la place qui devrait être la sienne, parmi les premières donc de la scène rock (progressive) hexagonale. 3.5/5 (2015)
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