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KröniK | Eldorado - Babylonia Haze (2015)


Deux ans après avoir livré "Antigravity Sound Machine", troisième galette du feu de dieu, Eldorado est de retour avec "Babylonia Haze que tous les amoureux du grand Hard Rock dégoulinant les années 70 par toutes les notes n'en pouvaient plus d'attendre.
Sa genèse mérite quelques mots pour commencer. Afin de pouvoir l'enregistrer, le groupe lance en juin 2014 une campagne de crowdfunding. Celle-ci est un succès et ce n'est finalement pas un seul album qui est gravé mais deux, le premier chanté en anglais ("Babylonia Haze" donc) et le second,  baptisé "Karma Generator", dont il est en réalité la version espagnole, manière  pour leurs auteurs de remercier les fans du monde entier ayant répondu favorablement à leur appel. Penchons-nous maintenant sur le contenu de ce quatrième opus. Encore une fois, Eldorado ne saurait décevoir, plus que jamais maître d'un art parvenu à maturité. Tout y est : les chansons, la technique, le feeling ensoleillé, la classe et les mélodies inoubliables qui s'accrochent à la mémoire comme une moule à un rocher. En dix titres tous plus jouissifs les uns que les autres, les Espagnols font revivre le Deep Purple cuvées 74 et 75 trop éphémère et jamais remplacé, à grands coups de claviers chaleureux, de soli flamboyants... A l'actif du groupe, il ne faut surtout pas oublier de citer à nouveau la performance du chanteur Jesus Trujillo, incontestable clé de voûte de ce solide édifice, quand bien même ses compagnons sont loin, très loin, bien entendu de faire de la figuration. Puissante et romantique avec ce grain un peu sale mais pas trop, sa voix déclenche à elle seule des frissons, propulsant ces compos vers le point G. L'organe chaleureux du bonhomme suffit à ferrer l'auditeur, déjà séduit par ces mélodies aussi élégantes que racées. Si on reconnaît le groupe dès ses premières mesures, "Babylonia Haze" n'est pas la simple resucée de ses aînés, œuvre au contraire riche de nuances et de surprises, tout à tour nerveuse ('Evil People', 'Mad Woman') ou veloutée  et émotionnelle ('Moon Girl', 'Breathe The Night'). Les Espagnols s'essayent également au format plus étiré avec une insolente réussite le temps de deux longues pièces orgasmiques, le lent et psyché 'Flowers Of Envy' et plus encore 'Karma Generator', périple de plus de onze minutes au garrot qui les voit galoper à travers de vastes paysages et ambiances aux confins du progressif. Alors que "Antigravity Sound Machine" s'essoufflait quelque peu lors d'une dernière partie endormie par des ballades néanmoins  très belles, "Babylonia Haze" se révèle plus équilibré, mieux construit. Résultat, tout du long somptueux, cet album se veut une preuve supplémentaire de la supériorité des Espagnols en matière de Hard Rock antédiluvien et pourtant plein de fraîcheur et d'énergie. (2015) | Facebook | Bandcamp






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