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KröniK | Berserkers - Lock & Load (2016)


Comme dit le proverbe, c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe, ce que confirme effrontément Berserkers dont le "Lock & Load" fleure bon les années 70, le (hard) rock authentique, celui de Deep Purple, avec beaucoup d'orgue et de feeling bluesy dedans.
Malgré un premier jet éponyme publié en 2013 et un petit EP ("Hannibal"), gravé deux ans plus tard, et au demeurant de solide facture, rien ne prédisposait vraiment les Bordelais à une telle réussite. Celle-ci n'en est donc que plus éclatante car nous n'attendions pas ces jeunes loups aux dents longues à un tel niveau. Le travail a donc fini par payer. Ni stoner ni nostalgique, la musique vidangée par le quatuor se révèle avant tout intemporelle, puisant aussi bien dans les seventies pour ses fulgurances instrumentales du feu de dieu ('It's Up To You') que dans les années 90, notamment pour le chant du bassiste Julius, au grain légèrement grungy, un peu à la manière de Nick van Delft (Zodiac), plus dans l'esprit que dans la lettre. Si du haut de ses sept minutes au compteur, 'Hangöverhead' ferme l'écoute sur une note sombre et plombée, par ailleurs du plus bel effet, pulsation presque évolutive dans son audacieuse construction, l'essentiel du menu fonce pied au plancher, sans prise de tête ni vaines prétentions, truffé de soli riches d'une verve électrique et de claviers qui galopent avec une belle diversité, progressifs parfois mais le plus souvent d'une volubilité antédiluvienne, à l'image de l'inaugural 'Outlaw' dont les quatre minutes au jus ne l'empêche pas de dégueuler de partout. Propulsé par une prise de son puissante et groovy, "Lock & Load" est chargé de cartouches toutes plus imparables les unes que les autres, directes et rafraîchissantes, que le groupe tire en alternant tempos et ambiances. Ainsi, entre un 'Rock Save The World' furieux à souhait qui donne envie de chevaucher des courbes lascives, le remuant 'Starlight City' ou le déjà nommé 'It's Up To You', se glissent des saillies sinon étonnantes (le bluesy 'Vampire Lady') du moins plus lentes quoique toujours velues, telles que le tranquille 'Blind Taste', 'The Foolish Man' sans oublier 'Heroes Are Back In Town', lesquels dégorgent de ces nappes d'orgue Hammond humides comme on les aime. Sans être un incontournable du genre, ce deuxième opus affiche des couleurs plus que prometteuses de la part d'un quatuor repu d'énergie et de (bonnes) idées. 3/5 (2016)


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