La France a peur. Cette fameuse phrase d'introduction de l'édition d'un journal télévisé, prononcée par le défunt Roger Gicquel en 1976, est devenue depuis le nom d'un album de black metal, celui enfanté par Sordide en 2014 dont il est aussi le premier signe de mort, méfait séminal remarqué pour sa noirceur crasseuse et son expression extrêmement crue, malsaine, d'un genre lutiné avec une force fielleuse.
Accroché solidement à la barre, on retrouve toujours Nehluj (Julien Payan pour les impôts), musicien dont chaque sortie nous file le gourdin des grands jours, avec ce soit avec Void Paradigm, Ataraxie ou autrefois le (trop) méconnu Yuck, mais Nekurat, son ancien compère au sein de Hyadningar, a cédé sa place de bassiste à Nebhen, un autre complice du guitariste, chez Telümehtår, dont on attend d'ailleurs toujours qu'il offre enfin un successeur à Blåck mais ceci une autre histoire ! Ce changement de personnel n'a bien entendu aucun incidence ni sur le style ni sur la qualité de Fuir la lumière, qui reprend les choses là où son aîné les avait laissées il y a deux ans, au fond d'un charnier encore fumant. En plus inspiré encore. En plus evil surtout ! Le groupe fait donc mieux que transformer l'essai, il pulvérise le socle édifié par La France a peur pour en extraire un foutre aussi vicieux que venimeux. Ce faisant, il parvient à capter cette âme malsaine et vraiment dérangeante qui était celle des Grands Anciens norvégiens. Avec un sens morbide de la sauvagerie glacée, il appuie sur l'interrupteur, plongeant l'espace dans une noirceur d'encre où peuvent copuler le black le plus froid avec le punk le plus viscéral. Le tout suinte une urgence trouble par tous les pores. Sordide est le maître du riff visqueux, pollués à l'extrême dont les remugles grésillants leur confèrent des allures de transe hypnotique, témoin L'ombre, pulsation orgasmique dans sa façon de faire tournoyer un scalpel dans la peau. Plus encore que son aîné pourtant déjà bien rongé par la rouille, cette seconde giclée crépite d'une fièvre malsaine et cryptique. Chaotique mais pas bordélique car éjaculé par des musiciens qui maîtrisent parfaitement leur art, ce qui ne le rend que plus douloureux dans sa pénétration qui râpent les muqueuses au point de les faire saigner, Fuir la lumière gravite constamment au bord d'un gouffre sans fond, secoué tout du long par de pesants coups de boutoir qui le rapproche par moment d'un Funeralium avec lequel ses géniteurs ne partagent qu'une proximité humaine mais surtout cette même folie tour à tour rampante ou hystérique comme une verge gonflée d'une semence impie. Creusant de profonds stigmates dans la chair(e), cette ode cradingue n'est pas seulement une scarification en règle mais avant tout un crachat au goût de culte. 4/5 (2016)
Accroché solidement à la barre, on retrouve toujours Nehluj (Julien Payan pour les impôts), musicien dont chaque sortie nous file le gourdin des grands jours, avec ce soit avec Void Paradigm, Ataraxie ou autrefois le (trop) méconnu Yuck, mais Nekurat, son ancien compère au sein de Hyadningar, a cédé sa place de bassiste à Nebhen, un autre complice du guitariste, chez Telümehtår, dont on attend d'ailleurs toujours qu'il offre enfin un successeur à Blåck mais ceci une autre histoire ! Ce changement de personnel n'a bien entendu aucun incidence ni sur le style ni sur la qualité de Fuir la lumière, qui reprend les choses là où son aîné les avait laissées il y a deux ans, au fond d'un charnier encore fumant. En plus inspiré encore. En plus evil surtout ! Le groupe fait donc mieux que transformer l'essai, il pulvérise le socle édifié par La France a peur pour en extraire un foutre aussi vicieux que venimeux. Ce faisant, il parvient à capter cette âme malsaine et vraiment dérangeante qui était celle des Grands Anciens norvégiens. Avec un sens morbide de la sauvagerie glacée, il appuie sur l'interrupteur, plongeant l'espace dans une noirceur d'encre où peuvent copuler le black le plus froid avec le punk le plus viscéral. Le tout suinte une urgence trouble par tous les pores. Sordide est le maître du riff visqueux, pollués à l'extrême dont les remugles grésillants leur confèrent des allures de transe hypnotique, témoin L'ombre, pulsation orgasmique dans sa façon de faire tournoyer un scalpel dans la peau. Plus encore que son aîné pourtant déjà bien rongé par la rouille, cette seconde giclée crépite d'une fièvre malsaine et cryptique. Chaotique mais pas bordélique car éjaculé par des musiciens qui maîtrisent parfaitement leur art, ce qui ne le rend que plus douloureux dans sa pénétration qui râpent les muqueuses au point de les faire saigner, Fuir la lumière gravite constamment au bord d'un gouffre sans fond, secoué tout du long par de pesants coups de boutoir qui le rapproche par moment d'un Funeralium avec lequel ses géniteurs ne partagent qu'une proximité humaine mais surtout cette même folie tour à tour rampante ou hystérique comme une verge gonflée d'une semence impie. Creusant de profonds stigmates dans la chair(e), cette ode cradingue n'est pas seulement une scarification en règle mais avant tout un crachat au goût de culte. 4/5 (2016)
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