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KröniK | Scorpion Child - Acid Roulette (2016)


Editée en 2013 par le puissant Nuclear Blast, la première rondelle éponyme de Scorpion Child n'a pas vraiment su nous convaincre. Non pas que celle-ci soit ratée, bien au contraire mais, creusant à son tour le sillon désormais particulièrement érodé d'un hard rock bloqué dans les glorieuses années 70, elle ne se distinguait guère du tout-venant. Mais sans doute attendions-nous trop de cette galette, alléchés par sa contribution à un revival certes à la mode mais généralement source de belles bûches. La banalité de son nom laissait pourtant deviner le vassal d'une muse honorée avec habileté mais sans génie particulier. Nous en étions donc restés là avec ces Texans. La (bonne) surprise n'en sera par conséquent que plus grande. S'offrant à nous dans un superbe écrin, "Acid Roulette" vient démentir de la plus flamboyante des manières l'impression en demi-teinte laissée par son prédécesseur. La recette n'a pourtant pas changé. Vocalises haut perchées et androgynes à la Robert Plant, lignes de guitare frémissantes et humides de feeling, orgue Hammond dégoulinant que ne renierait pas le défunt Jon Lord et rythmique épaisse qui groove définissent ainsi un hard rock des familles, puissant et mélodique à la fois. Convoquant les pères nourriciers Led Zeppelin et Deep Purple, Scorpion Child n'invente (toujours) rien mais cette fois-ci, galvanisé par une inspiration turgescente dont on ne le croyait pas capable, enquille les morceaux de bravoure avec classe et passion, au point de nous faire soupçonner chez lui l'absorption massive de Viagra par boîte de douze. Fort de treize pistes toutes plus irrésistibles les unes que les autres, "Acid Roulette" déroule un menu qu'aucune baisse de régime ne vient grever, équilibre parfait entre hymnes instantanés aussi nerveux qu'accrocheurs et titres plus lents sinon ambiancés. Entre le très zeppelinien 'She Sings I Kill' en ouverture avec ses percussions trapues, un 'Reaper's Dance', décharge rapide aux couleurs du Pourpre Profond, un 'Winter Side Of Deranged' remuant et acéré à souhait, sans oublier les 'Moon Tension' et autre 'Twilight Coven', les premiers sont richement représentés. Au rang des seconds, citons 'My Woman In Black', pièce lourde du feu de dieu qui n'est pas sans évoquer le Rainbow période Dio, l'éponyme 'Acid Roulette', lente pulsation qu'irrigue une six-cordes racée dont les courbes sont soulignées par une basse toute en rondeur et des claviers moelleux, 'Survives', ballade portée par le chant de Aryn Jonathan Black, 'Blind Man'Shine' sur lequel plane aussi l'ombre imposante du Dirigeable. Mais arrêtons là cet inventaire car en définitive, l'intégralité de cet album aurait droit d'être citée. Peu original mais néanmoins jouissif dans son hommage appuyé aux pères fondateurs du hard rock, "Acid Roulette" s'impose tout simplement comme une des pépites du genre de l'année 2016 ! 4/5 (2016)


                                   

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