Des pays scandinaves, la Finlande ne constitue pas le principal berceau du black metal ; ses groupes végétant la plupart du temps en seconde zone, à l’image du médiocre Catamenia. Le pays aux milles lacs possède pourtant dans sa hotte trois formations très intéressantes, bien que différentes les unes des autres : Ajattara, Horna et Wyrd. Ce dernier n’est en réalité qu’un des multiples one man band du sombre Narqath, avec Valar, Vultyr ou Hin Onde, chacun pataugeant dans un certain type de black, qu’il soit symphonique, true ou heavy… Wyrd, son projet le plus sérieux, œuvre quant à lui dans le pagan, et Heathen est premier méfait, après plusieurs démos. La particularité de cet album est de ne proposer qu’un seul titre d’une cinquantaine de minutes, défi prétentieux et casse–gueule s’il en est ; défi pourtant relevé haut la main par notre misanthrope des bois. Alors certes, cette pièce n’évite pas certaine longueur et l’ensemble peut paraître un brin répétitif ; mais pourtant, dès les premières notes à la guitare sèche, façon feu de camp au fond d’une forêt, la magie opère et l’on se retrouve vite transporté dans l’univers sombre, païen et mélancolique de Wyrd, qui offre avec Heathen une ode majestueuse à la nature dans ce qu’elle a de plus envoûtant et mystérieux. Toutefois, comme la plupart des albums de true black ou assimilé, l’appréhension de cette œuvre se révèle finalement des plus subjectives : on la ressent ou pas du tout ! Si c’est la cas, l’extase est assurée tant il s’avère facile de se laisser bercer par la beauté et la majesté de ces atmosphères qui renvoie directement à l’ère viking du grand Bathory et vous donne envie de baguenauder dans la neige, un glaive à la main et une corne remplie d’hydromel dans l’autre. 3.5/5 (2006)
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