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Charles Vidor | L'adieu aux armes (1957)


En quelques mots : Bien que tirée du fameux roman d'Ernest Heminghway, cette adaptation signée Charles Vidor évoque surtout la version que Frank Borage a réalisé en 1930 mais la comparaison ne joue bien entendu pas en sa faveur. Il illustre même que de gros moyens ne remplaceront jamais la magie. Selznick a mis le paquet et l'affiche était prometteuse, autant devant que derrière la caméra, où l'on retrouve de grands techniciens. Mais l'âge d'or du producteur est révolue et le film est aussi vide que bien fait et terriblement sage là où son aîné était audacieux, et d'un érotisme à peine voilé. Malgré sa mise en scène soignée, Vidor donne l'impression de filmer une simple bluette sur fond de guerre, loin de l'amour fou cher à Borzage. Surtout, les acteurs semblent s'être trompés d'histoire. Loin de la détresse touchante d'un Gary Cooper fragile et désespéré, Rock Hudson n'exprime rien tandis que Jennifer Jones, actrice pourtant jadis passionnée (Duel au soleil, La furie du désir) paraît trop âgée pour le rôle. Même Vittorio de Sica, qui sera néanmoins nominé à l'Oscar du meilleur second rôle, ne distille pas le même charme fourbe que Adolphe Menjou... Gros échec commercial et critique, L'adieu aux armes incarne d'une certaine manière le champ du cygne d'un certain Hollywood, celui des grands producteurs. Il est le testament de Selznick.  


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